«Attaïlia se pavane actuellement à Tunis où il coule des jours heureux.» «Près de 800 millions de centimes, entrés dans la caisse du parti, ont été détournés par Ali Boukhazna et Ali Boufaroua, respectivement trésorier et responsable des relations étrangères au niveau du Mouvement de l'entente nationale (MEN)», a indiqué hier Amar Bousder, vice-président de ce parti politique. Ce dernier, qui a convoqué hier la presse au nouveau siège à Alger s'est étalé sur le différend qui oppose la première instance politique du parti - composée de 7 membres fondateurs - dont il est président au groupe de Oued Souf composé de 5 membres, lesquels auraient entamé une procédure pour organiser le 1er congrès du MEN. Dans une correspondance adressée au ministère de l'Intérieur, le groupe présidé par Amar Bousder a demandé au département de Yazid Zerhouni «de ne délivrer aucune autorisation en vue de permettre au groupe de Oued Souf de tenir le premier congrès alors qu'il n'a pas obtenu l'aval de la majorité». Le rédacteur de la lettre accuse «le groupe minoritaire de Oued Souf d'avoir violé le règlement fondamental du parti et les dispositions régissant les partis politiques ainsi que d'avoir accaparé à des fins personnelles tous les leviers de commande». Selon le vice-président, le président du MEN, Omar Lassoued a ouvert une nouvelle permanence à l'effigie du parti au niveau du 1er-Mai. Ce que justement l'aile qu'il préside conteste. «On ne reconnaît pas l'activité de l'autre aile tant que celle-ci ne dépose pas le bilan devant l'instance dirigeante du parti», a dit Amar Bousder. Ce dernier accuse la partie adverse de s'être rendue «coupable de gestion opaque des fonds estimés à 800 millions de centimes environ, octroyés au parti dans le cadre des subventions de l'Etat aux partis politiques». Mais le vice-président du MEN est revenu sur l'affaire du général Attaïlia, président du MNCD (Mouvement national pour la continuité et le développement) lequel «a signé un protocole d'accord avec le MEN pour un parrainage conjoint de nos militants-candidats aux élections législatives». Explication: «Pour être parrainé, il suffisait au candidat de cotiser avec une certaine somme d'argent. Quelque 70 millions de centimes ont été amassés au niveau national, or Attaïlia a empoché tout le pactole sans qu'aucune campagne électorale ait lieu», ajoute Amar Bousder. «Attaïlia se pavane actuellement à Tunis où il coule des jours heureux» enchaîne un membre de la direction. Le vice-président intervient comme pour calmer le jeu: «Le dossier est au niveau de la justice, c'est à elle de trancher».