Kamel Hamadi aux côtés de Madjid Bali et Benmohamed Kamel Hamadi a enseigné le tamazight aux arabophones au point qu'ils chantent en kabyle, à l'image de Nora et de Rabah Driassa. Pur produit de l'école de la vie, le grand artiste kamel Hamadi auteur de plus de 2000 chansons, a été honoré mercredi dernier, aux soirées de «Mille et Une News», du journal Algérie News, en présence de nombreux autres défenseurs de l'identité algérienne à l'image du poète Benmohamad, Madjid Bali, Amar Azouz et d'autres noms très connus dans le monde des arts et de la culture kabyles, et algérien de manière générale. «Très jeune et loin de chez moi, j'ai rencontré des artistes de grande valeur comme Slimane Azem, Youcef Abdjaoui, Abdelkader Fethi et tant d'autres artistes de renommée qui m'ont aidé à pénétrer le monde de l'art, au point de faire de l'art ma raison de vivre», dira Kamel Hamadi modestement. Employé dans le secteur des textiles à Alger et en parallèle activant dans le monde de l'art, son père est venu du village natal Ath Daoud pour l'inciter à rompre avec l'art. «Tu t'arrêtes de chanter ou je ne suis plus ton père», lui dit-il. Destin contrarié, Kamel continue dans la voie de la création artistique au point de participer à l'éclosion de plusieurs artistes, qui sont devenus des chanteurs célèbres aujourd'hui. A ce sujet, Abdelmadjid Bali, dira «Je connais pas d'autres qui ont fait plus que Kamel Hamadi». Kamel a enseigné le tamazight aux arabophones au point qu'ils chantent en kabyle, à l'image de la célèbre chanteuse Nora, de Rabah Driassa et tant d'autres. Au service de la culture depuis plus de 50 ans, Kamel Hamadi a été derrière la découverte et la promotion publique de nombreux talents, à l'image de Lounis Aït Menguelet pendant les années 1960 et 1970. L'hommage a été marqué par une brillante prestation de deux enfants, Silia (11 ans) et Djaafar (14 ans), qui ont chanté à la manière des grands au point de subjuguer le nombreux public connaisseur composé essentiellement de personnes attachées au domaine des arts et de la culture. «C'est une relève artistique digne de leurs noms», dit-on dans une salle pleine à craquer. Muni de son Bouzouki, son instrument préféré, Kamel Hamadi a égratigné quelques chansons en duo avec la chanteuse Nadia Baroudi. Rouh Rebbi Adhissehel (Pars, Dieu te facilite la route), Aayigh dhegnadhi (Fatigué de l'errance à l'étranger), et Hamlakhkem Athamur-thiw (j'aime mon pays) sont quelques-unes des chansons du terroir des deux artistes qui ont plongé le public dans un profond silence. «J'ai toujours rêvé de chanter avec Kamel Hamadi, finalement c'est lui-même qui est venu me demander de chanter avec lui dans un duo», dira Nadia Baroudi. Les deux artistes ont convenu d'un projet d'édition qui sortira dans le proche avenir. Thamurth thuhwadj arawiss (le pays à besoin de ses enfants), est l'une de ses premières chansons phares des années 1950 et qui reste un succès jusqu'à présent. Cette composition continue et continuera à interpeller les consciences des Algériens qui ont l'amour du pays dans l'âme. Organisé par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), qui a ficelé un programme spécial de réhabilitation des valeurs artistiques et culturelles, H'mida Layachi, directeur de la publication d'Algérie News, a fait part de sa disponibilité à collaborer et oeuvrer à la valorisation des valeurs culturelles et artistique, selon El Hachemi Assad du HCA.