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«L'écrivain est méprisé en Algérie»
HAMID GRINE À LA LIBRAIRIE DU TIERS MONDE
Publié dans L'Expression le 27 - 08 - 2011


«Aucun écrivain ne fait l'unanimité»
Si l'on se méfie de l'intellectuel, ce dernier brille aussi par son manque de courage et d'engagement, selon l'auteur de Il ne fera pas long feu.
Le journaliste écrivain était l'invité d'honneur jeudi dernier de la librairie du Tiers Monde pour parler de son riche parcours devant une assistance attentionnée. Evoquant sa notoriété, l'auteur de Il ne fera pas long feu dira que ce n'est pas la presse qui fait le succès d'un livre, mais plutôt le libraire, arguant que sa notoriété ne date pas de 2001, mais de 1986, date où il a commencé à écrire sur le sport.
C'est donc tout naturellement, selon lui, que le public s'est habitué à lire puis d'acheter ses livres, car dira-t-il «j'ai une expérience dans l'écriture depuis 30 ans». Hamid Grine déplorera tout au longe de cette rencontre les mauvaises langues de beaucoup d'Algériens qui tombent facilement dans la médisance sans chercher à faire mieux que lui ou proposer de meilleurs livres, car seul, «l'effort» compte aux yeux de Hamid Grine. Evoquant son dernier roman Le Parfum de l'absinthe, l'écrivain algérien à succès, se demandera pourquoi cet acharnement contre Camus lors de cette polémique autour de la venue de sa caravane alors qu'on oublie de s'attarder sur nos propres écrivains et voir ce qu'elle a été leur position pendant la guerre de Libération.
A l'exception de certains, Hamid Grine fera remarquer: «Je n'ai pas vu beaucoup d' engagement chez nos écrivains algériens à l'époque. Ceci n'est pas une critique mais un constat. Et Camus il ne s'en cachait pas, c'était un écrivain français...» Hamid Grine citera quelques exceptions en les noms de Jean Sénac, Jean Mouhoub Amrouche, André Mandouze, etc, qui ont très tôt adhérer à la cause algérienne, nonobstant Mouloud Feraoun qui était lié à l'institution du fait d'être instituteur et qui a donc pris part tardivement à la cause, selon Bachir Derraïs dont Le Fils du pauvre reste un des meilleurs livres algériens de tous les temps. Hamid Grine, dont l'écriture se veut proche de la réalité et ainsi objective, dénuée de médisance et de tabou, soulignera que son «travail créatif m'échappe le plus souvent et exprime souvent nos contradictions dans mes romans». Revenant au succès de son livre Il ne fera pas long feu, dont la trame est le milieu véreux de la presse algérienne, Hamid Grine, dira que la distinction qui a fait l'objet de ce livre est un prix octroyé par les libraires et non pas la presse, au cas où l'on aurait des doutes. «C'est le premier roman en Algérie qui parle de la presse en Algérie. Mon livre s'est imposé de lui-même. j'ai un double regard, à la fois beaudelairien et celui de l'autre côté de la barrière, du journaliste, je me devais de dénoncer la situation précaire de certains journalistes et patrons devenus les nouveaux «baggars.»
S'agissant du statut de l'écrivain en Algérie, Hamid Grine qui ne mâche pas ses mots, dira qu' «on se méfie»; mieux, on «méprise la figure de l'intellectuel» car «il fait partie du dogme subversif, et ce, depuis l'Indépendance où l'on avait des doutes dès 1962 sur certains écrivains». Une idée, d'après lui, bien ancrée en Algérie.
Toutefois, déplore-t-il encore, aucun intellectuel algérien ne s'est positionné clairement contre l'attaque de la Syrie ou ce qui se passe en Libye par exemple. Hamid Grine relèvera clairement le problème de la passivité et le non-engagement des intellectuels algériens pour des faits politiques ou autres importants, autrement «leur manque de courage» à cause de leur «non-affranchissement des bienfaits de l'Etat», dit-on. d'où cette phrase lâchée par le cinéaste Bachir Derraïs: «L'élite algérienne est l'otage de ses privilèges donc corrompue.» à propos de l'adaptation cinématographique de son livre Il ne fera pas long feu par Daniel Saltamon, Hamid Grine, évoquera le manque de financement d'où le retard accusé. S'il sort un à deux romans par an, c'est que Hamid Grine, qui se proclame de Maupassant, a plusieurs capacités en lui pour le faire, c'est du moins ce qu'il affirme, regrettant, par ailleurs, le manque d'intérêt accordé par l'Algérien au livre, contrairement aux étrangers dans notre pays. Il en donne pour preuve la venue, une fois, de Mme Laura Baeza, présidente de l'Union européenne à sa vente-dédicace «alors que je n'ai rencontré aucun officiel algérien.» Relativisant, Hamid Grine dira de toute façon qu' «aucun écrivain algérien ne fait l'unanimité dans notre pays, pas même Yasmina Khadra» qui vend pourtant beaucoup de livres dans le monde et est traduit dans plusieurs langues. S'agissant de la censure, Hamid Grine avouera qu'il fait appel parfois à l'autocensure morale dans ses romans car, dit-il, «la plupart de mes livres sont lus par des personnes de plus de 40 ans et 80% d'entres elles par des femmes». A propos de l'Union des écrivains algériens, Hamid Grine, qui confie ne pas en faire partie, dit refuser d'intégrer n'importe quel cercle ou partie. Il relèvera deux problématique liés à cette «Union». D'abord, sa non-crédibilité car «associée selon lui à une sorte d'officine du pouvoir» et puis la «non-crédibilité de son président et ses membres». Prenant la parole, Bachir Derraïs rendra un sympathique hommage à Hamid Grine pour ses constantes présence et générosité. Ce dernier fera remarquer que ce n'est «pas facile d'écrire car c'est un exercice à la fois narcissique et éprouvant». Et de renchérir: «Ce qui me choque est cette absence de la culture du mérite chez nous. On regarde l'écrivain avec mépris, presque comme un crétin. On respecte plutôt ce qui est clinquant.»


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