L'université d'été du Parti socialiste français était encore agitée hier par les remous provoqués par la compétition entre François Hollande et Martine Aubry, à un mois et demi de la primaire qui désignera le candidat du PS pour la présidentielle de 2012. Vendredi, dès l'ouverture de la grand-messe, alors que tout était fait pour éviter les hostilités, chaque camp a fait sa démonstration de force et François Hollande s'est démarqué par son absence de la séance d'ouverture, à laquelle assistaient les quatre autres candidats socialistes. Un «incident» qui témoigne de la fébrilité générale. Les partisans de François Hollande et de Ségolène Royal ont aussi soulevé la question de la mobilisation pour le scrutin des 9 et 16 octobre. Les deux camps reprochent aux soutiens de la patronne du PS Martine Aubry de ne pas populariser suffisamment la primaire, dénonçant une stratégie visant à susciter un vote militant qui lui serait favorable, ses rivaux François Hollande et Ségolène Royal ratissant davantage à l'extérieur du parti. Devant la presse, François Hollande a enfoncé le clou hier: «Nous sommes devant les Français, pas dans la préparation d'une élection par les seuls socialistes. Il faut que les Français viennent nombreux à la primaire du 9 octobre (...), soient informés sur la procédure, les lieux de vote». François Hollande et Martine Aubry sont les favoris des sondages pour la compétition de la primaire. Le grand absent de cette université d'été est l'ancien favori des sondages, Dominique Strauss-Kahn, donné largement vainqueur face au président Nicolas Sarkozy jusqu'à son arrestation pour crimes sexuels aux Etats-Unis en mai. L'ex-patron du FMI est depuis deux jours débarrassé des charges qui pesaient contre lui, mais ses déboires judiciaires ont laissé des traces: 61% des Français sont opposés à son retour dans une fonction ministérielle, selon un sondage. Mais chez les sympathisants socialistes, 53% espèrent que DSK devienne ministre.