Outre Abdallah El Sennoussi, qui aurait été tué, on indiquait également la mort de Khamis El Gueddafi, plusieurs fois mort et enterré ces dernières semaines. Le Conseil nationale de transition (CNT) a annoncé, mardi, la mort de deux pièces maîtresses de l'armée loyaliste libyenne à savoir le chef de la 32e brigade de l'armée, réputée la plus professionnelle et la plus loyale au colonel, dirigée par son fils, Khamis El Gueddafi et le puissant chef des services des renseignements d'El Gueddafi, Abdallah El Senoussi. Est-ce là, véritablement, une nouvelle victoire militaire et stratégique de la rébellion libyenne où n'est-ce que de la désinformation entrant dans le cadre de la manipulation médiatique? La question doit être posée aux vues des antécédents des rebelles qui avaient annoncé à plusieurs reprises la mort de Khamis El Gueddafi, qui ressuscitait quelques jours plus tard. En tout état de cause, le colonel Al Mahdi Al Haragi, qui dirige la brigade des rebelles dans la capitale libyenne, assure que Khamis El Gueddafi a perdu la vie lors d'affrontements au sud de Tripoli. Grièvement blessé dans des combats entre Bani Walid et Tarhouni, il aurait été évacué vers un hôpital où il aurait succombé à ses blessures et aurait été inhumé le jour même, a ajouté Al Haragi sans fournir de précision sur le moment de ce décès, ni le lieu de son enterrement. A Washington, un responsable américain a dit que les Etats-Unis n'étaient pas en mesure de confirmer sa mort mais a fait état d'informations en ce sens obtenues «de sources sûres». Cette déclaration de Washington, montre que l'information doit être prise avec des pincettes. Surtout que c'est la troisième fois que la rébellion tue Khamis El Gueddafi... Il faut signaler que Khamis El Gueddafi, qui commande une brigade d'élite, est accusé par l'ONG Human Rights Watch (HRW) d'être responsable de l'exécution sommaire de 45 détenus dans un entrepôt la semaine dernière près de Tripoli. La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye envisageait même de le placer sur la liste des criminels de guerre et de délivrer à son encontre un mandat d'arrêt. En parallèle, il est également question de la neutralisation d'Abdallah El Senoussi, le chef des services des renseignements de l'ex-dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi. Ce dernier aurait peut-être été tué par des rebelles, a annoncé mardi le porte-parole militaire des insurgés à Benghazi (est), Ahmed Omar Bani. «Après avoir détruit deux véhicules blindés entre les villes de Tarhouna et de Bani Walid (situées au sud-est de Tripoli, Ndlr), (...) les rebelles ont fait prisonniers des soldats loyalistes qui ont déclaré qu'un occupant d'un des deux véhicules pouvait être Abdallah Senoussi», a déclaré le colonel Bani. Ces véhicules ont été détruits par des tirs rebelles après que le convoi a refusé de s'arrêter comme le demandaient des combattants rebelles, selon toujours la même source. «Il n'a pas encore été enterré, nous le ferons si sa famille le réclame», a-t-il ajouté. Interrogé sur la crédibilité d'informations de presse selon lesquelles l'ancien patron du renseignement libyen aurait été tué en même temps que Khamis El Gueddafi, un des fils du dirigeant libyen, le colonel Bani a indiqué que ces informations étaient en cours de vérification. «En aucun cas, nous ne nous réjouissons ou tirons fierté de leurs morts ou de qui que ce soit d'autre, cela va contre les principes de notre révolution et nous aurions préféré pouvoir juger tous les dignitaires du régime», a regretté le colonel Bani. Le flou entoure donc toujours les déclarations des responsables du CNT. Ce qui a fait qu'à force de manipulation médiatique, les informations données par les responsables de la rébellion, ont perdu peu à peu de leur crédit.