Réputés pour leurs frasques, les enfants du colonel Mouammar El Gueddafi occupent, pour certains, des postes importants au sein du régime libyen. Trois, d'entre eux, ont été arrêtés dimanche dernier par les rebelles libyens. Longtemps présenté comme le successeur possible du «guide», Seïf Al Islam, 38 ans, fait office de numéro deux du régime, même s'il ne dispose pas de fonctions officielles. A plusieurs reprises, cet architecte-urbaniste de profession a pris la parole, en menaçant d'une «guerre civile» si le mouvement de contestation se poursuivait dans le pays. Arrêté dimanche dernier, le fils aîné de la seconde épouse du colonel El Gueddafi risque de connaître un sort funeste. Fin juin dernier, la Cour pénale internationale a annoncé la délivrance d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre lui, son père et Abdallah Al Senoussi, le chef des services de renseignements libyens. A l'instar de Seïf Al Islam, Mohamed El Gueddafi a occupé des postes de haut rang. Âgé de 41 ans, Mohamed, né du premier mariage du colonel, préside l'organisme libyen des télécommunications qui administre le réseau des téléphones portables, internet et les communications satellites. Il dirige également le Comité national olympique, basé à Tripoli, et possède une équipe de football. Le fils aîné du «guide» libyen a confirmé avant-hier dans une interview à la chaîne quatarie Al Jazeera son arrestation et son placement en résidence surveillée à Tripoli. Après Seïf et Mohamed, c'est au tour de Saâdi El Gueddafi d'être capturé par les insurgés. Marié à la fille d'un commandant de l'armée libyenne, cet ex-footballeur a dû payer pour pouvoir évoluer dans un championnat professionnel. Milieu de terrain dans le club de Pérouse, en série A en Italie, Saâdi a été suspendu pour dopage. Une sanction qui ne l'a pas empêché de devenir capitaine de l'équipe nationale de Libye. Avant son arrestation, il occupait le poste de président de la Fédération libyenne de football. L'autre fils du colonel libyen, non moins honnis des populations, est Khamis, 30 ans. Son père lui confie, après avoir suivi un entraînement militaire en Russie, les rênes d'une unité des forces spéciales qui porte son nom, aujourd'hui à l'œuvre face à la contestation libyenne, notamment à Benghazi, dans l'est du pays. Annoncé mort récemment dans un raid aérien de l'OTAN par le clan des insurgés, Khamis serait toujours en vie. C'est en tout cas ce qu'insinuait une vidéo diffusée il y a quelques jours par la télévision libyenne. Hannibal El Gueddafi, 33 ans, est le plus fantasque de ses frères. Ce médecin et militaire de formation est connu pour ses frasques en Europe. Son arrestation à la mi-juillet 2008 en Suisse pour mauvais traitements à l'encontre de domestiques a suscité l'une des plus graves crises diplomatiques entre la Suisse et la Libye. Comme Seïf Al Islam, Muatassim El Gueddafi, 36 ans, était également présenté comme un successeur potentiel de son père. Colonel de l'armée libyenne, il est conseiller au sein du Conseil de sécurité nationale, organe qu'il a présidé en 2007 avant d'en être écarté. Sa disgrâce temporaire serait due à une tentative avortée de putsch. Exilé en Egypte, il obtient le pardon du «guide» grâce à l'intervention de l'ex-président Hosni Moubarak. De retour en Libye, il s'offre…une unité militaire. Aïcha El Gueddafi, 34 ans, est la seule fille biologique du colonel dont l'autre fille, adoptive, a été tuée en 1986. Réputée antiaméricaine, elle a défendu en 2004 l'ex-dictateur irakien Saddam Hussein. Mariée à un cousin de son père en 2006, elle dirige l'ONG libyenne Waatassimou. Nommée ambassadrice de bonne volonté du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Aïcha a été expulsée de l'ONU. Celui-ci a mis fin à sa fonction en raison des évènements tragiques en Libye. Peu de choses filtrent concernant Seïf El Arab El Gueddafi, 29 ans. Il aurait étudié en Allemagne. En 2008, la police allemande l'aurait arrêté au volant d'une Ferrari F430 qui faisait trop de bruit, selon le quotidien britannique Daily Telegraph. Par ailleurs, Mouammar El Gueddafi a également adopté deux enfants. Milad Abouztaïa El Gueddafi aurait sauvé la vie de son père adoptif en 1986 lors d'un bombardement américain consécutif à un attentat contre une boîte de nuit de Berlin fréquentée par des soldats américains. Une attaque attribuée au régime libyen. Hannah El Gueddafi a été tuée à l'âge de 4 ans lors d'un raid américain sur la caserne de Bab Al Azizya à Tripoli, où vit le colonel et sa famille.