Le grand retour de la machine allemande L'Allemagne a validé son billet pour la phase finale de l'Euro-2012 de football en faisant un festival offensif contre l'Autriche (6-2) pour signer sa 8e victoire d'affilée en qualifications. Leader désormais intouchable du groupe A avec 24 points, la bande de Joachim Löw est la première nation à rejoindre la Pologne et l'Ukraine, co-organisateurs de la phase finale prévue en juin 2012. Avant même l'Espagne, championne du monde et tenante du titre, et les Pays-Bas, deux autres invaincus en phase éliminatoire. Un parcours sans faute entamé le 3 septembre par une victoire (1-0) en Belgique. Et durant lequel la Nationalmannschaft a claqué 28 buts aux défenses belge, turque, azerbaijanaise, kazakhe et autrichienne, pour n'en concéder que cinq. «C'est la meilleure équipe dans laquelle j'ai jouée», estime le capitaine Philippe Lahm, qui évolue en sélection depuis 2002 et l'a guidée à la 3e place au Mondial-2010. L'Allemagne a réussi cet exploit grâce à des vétérans comme le poumon Bastian Schweinsteiger et les buteurs Mario Gomez (5) et Miroslav Lose (9), la confirmation d'étoiles nées en Afrique du Sud comme Mesut Özil, plus que jamais le patron après son doublé contre l'Autriche, et les révélations de talents tels Mario Götze, Toni Kroos ou encore André Schürrle. Le sélectionneur a la chance d'avoir entre ses mains une génération en or, capable de battre un grand comme le Brésil (3-2 le 10 août dernier), certes en match amical mais pour la première fois depuis 18 ans! Un groupe qui ne fait pas de complexes par rapport à l'Espagne, géant du monde qui a stoppé l'Allemagne en finale européenne en 2008 puis en demi-finale mondiale, chaque fois 1 à 0. Même si l'Espagne reste le «mètre-étalon», le directeur sportif Oliver Bierhoff pense que l'Allemagne s'en est encore rapprochée, grâce aux progrès «dans certains domaines, comme la créativité, avec des joueurs de très haut niveau technique comme Özil, Götze et Kroos». Le «parcours souverain» en qualifications a conforté les ambitions allemandes: «Il n'est pas irréaliste de dire que nous voulons être champions d'Europe», affirme Bierhoff, rêvant de voir cette équipe d'Allemagne enfin brandir un grand trophée après une période de disette remontant au sacre européen de 1996. Le billet en poche, l'Allemagne peut viser le 10/10 en cas de succès en Turquie (6 octobre) puis face à la Belgique (le 11), une perfection qui, selon les spécialistes allemands, n'a jamais été atteinte! Elle pourra aussi goûter au stade polonais, dès mardi en amical à Gdansk contre la Pologne, et à une nation étoilée comme la France en amical en février prochain à Brême. Mais ce sont les sites du stage de préparation et du quartier général pour le compétition sur lesquels vont désormais se pencher les dirigeants. «On veut comme chaque fois aller dans le sud de l'Europe pour l'ambiance et le soleil», a déjà dit le directeur sportif Oliver Bierhoff.