La Nationalmannschaft voudra, d'entrée de jeu, confirmer son statut de favori de la compétition. L'Allemagne, désireuse de retrouver sa place dans le gotha européen, débute sa campagne de l'Euro-2008 (7-29 juin), aujourd'hui à Klagenfurt (sud de l'Autriche) contre la Pologne, nouvelle venue et épouvantail du groupe B. Pour propulser l'Allemagne au sommet après douze ans sans titre, Joachim Löw a lancé l'opération «Bergtour 2008». Cette expédition doit emmener son équipe de son camp de base d'Ascona, accessoirement commune la plus basse de Suisse, sur le toit de l'Europe le 29 juin à Vienne. La première étape de ce périple passe par la Pologne, pas forcément une montagne du football mondial (28e nation Fifa), mais un obstacle très compact et mal aisé à contourner. «C'est un adversaire costaud et difficile, qui a beaucoup progressé depuis le Mondial-2006 sous la direction de Leo Beenhakker», prévient le sélectionneur allemand. Lors du Mondial-2006, la Nationalmannschaft avait arraché la victoire (1-0) dans les arrêts de jeu lors de la phase de poules avant de terminer à la 3e place de «sa» Coupe du monde. «On s'attend à un match similaire, physique, fermé, il va sans doute falloir être patient», souligne Löw, tout en rappelant que l'Allemagne ne s'est jamais inclinée lors des 15 confrontations germano-polonaises. Pour dynamiter le bloc polonais et donner à l'Allemagne sa première victoire dans une rencontre de poule d'un Championnat d'Europe depuis...1996, Löw devrait choisir d'aligner, à la pointe de son attaque, Miroslav Klose et Mario Gomez. L'option Lukas Podolski en soutien de Klose et Gomez, un temps avancée, semble être écartée: «Lukas est avant tout un avant-centre», a expliqué le sélectionneur qui n'exclut pas de reformer le duo «polonais» Klose-Podolski. Les titularisations de Podolski et de Bastian Schweinsteiger («un peu en retrait physiquement» selon Löw) sont les deux seules incertitudes d'une équipe d'Allemagne très optimiste malgré son nul contre le Belarus (2-2) et une courte victoire devant la Serbie (2-1), en matchs de préparation. Côté polonais, l'euphorie n'est guère de mise. Le sélectionneur Leo Beenhakker s'est employé à dissiper les attaques nauséabondes de la presse populaire visant l'équipe d'Allemagne. Le Néerlandais a même présenté, jeudi dernier, ses excuses à Löw et Michael Ballack, dont les têtes coupées et maculées de sang sont apparues en «Une» d'un journal avec des références à une victoire militaire polonaise remontant au XVe siècle. Il a aussi enregistré le forfait sur blessure du milieu offensif Jakub Blaszczykowski. L'attaquant Ebi Smolarek a bien tenté de remonter le moral des troupes: «On a déjà gagné des matchs importants, pourquoi on ne pourrait pas battre l'Allemagne?», a lancé l'ancien buteur de Dortmund.