Des militants ont fait état de la mort hier de 12 personnes tuées lors d'opérations sécuritaires dans le nord-ouest et le centre alors que les médias officiels faisaient état de neuf tués, dont six militaires, dans une embuscade. «Douze personnes ont été tuées aujourd'hui (hier) et d'autres blessées au cours d'opérations sécuritaires dans le nord-ouest du pays», a déclaré Omar Idlebi, porte-parole de l'Union des Comités de coordination de la révolution syrienne (mouvement qui anime la contestation du régime du président Bashar Al Assad). Il a précisé que «trois personnes ont été tuées à Khan Cheikhoun tandis qu'une quatrième, une femme, est morte à Maarret al-Noomane par des tirs des forces de sécurité au cours d'une opération dans laquelle son époux a été blessé ainsi que trois membres de sa famille». Peu auparavant, les Comités locaux de coordination (LCC, un autre mouvement animant la contestation) avaient rapporté que «les forces de sécurité, soutenues par les forces armées avaient effectué une incursion dans la localité de Khan Cheikhoun et ouvert le feu tuant trois personnes». Selon les LCC, «les forces ont encerclé les hôpitaux pour empêcher l'arrivée de blessés pour être soignés». Dimanche dernier, «dix chars suivis de trois voitures des services de sécurité avaient lancé un assaut sur la localité de Cheikh Cheikhoun, ouvrant le feu à la mitrailleuse lourde tuant deux personnes et blessant 9 autres» selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Vendredi, l'agence de presse officielle Sana avait fait état de «l'enlèvement par une bande armée dans la ville de Khan Cheikhoun du caporal Waël Ali des forces de la sécurité intérieure qui a été conduit vers un lieu inconnu». Hier, Sana a fait état de la mort de six militaires et trois civils tués ce jour dans une embuscade tendue par une «bande armée» dans le centre de la Syrie. «Un officier, cinq sous-officiers et trois civils ont été tués ce matin à Maharda (centre), dans une embuscade tendue par une bande armée qui a tiré sur un bus transportant des militaires et des ouvriers se rendant à leur travail», a rapporté l'agence officielle. L'embuscade a fait également 17 blessés, a ajouté l'agence, selon laquelle trois des assaillants ont été tués et un quatrième grièvement blessé par une patrouille de sécurité. Au plan diplomatique notant que Damas a fini par accepter la visite du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi. Ce dernier a annoncé hier au Caire que Damas acceptait qu'il effectue une visite en Syrie, où il compte se rendre dans la semaine pour tenter de trouver un règlement à la crise dans ce pays. «J'ai été informé que la Syrie accueillait favorablement» une telle visite, qui aura lieu «probablement cette semaine», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation au Caire. «Je vais exprimer l'inquiétude arabe et je vais écouter», a-t-il ajouté. M. Arabi avait indiqué le 28 août dernier qu'il attendait toujours l'accord de la Syrie pour se rendre à Damas afin de présenter une initiative arabe visant à résoudre la crise dans ce pays. La veille, la Ligue avait tenu une réunion extraordinaire sur la Syrie et la Libye, au cours de la laquelle les ministres des Affaires étrangères arabes l'avaient chargé de porter à Damas «une initiative pour résoudre la crise» syrienne. Les ministres avaient également appelé la Syrie à «mettre fin à l'effusion de sang et à suivre la voie de la raison avant qu'il ne soit trop tard» en exprimant leur «inquiétude face aux développements graves sur la scène syrienne qui ont fait des milliers de victimes et de blessés» Mais les délégués syriens auprès de la Ligue avaient rejeté ce communiqué en le qualifiant de «violation (...) claire des principes de la charte de la Ligue et des fondements de l'action arabe conjointe».