Hicham Mandari, dont la tête vient d'être mise à prix par les barbouzes de Sa Majesté, était l'un des plus proches collaborateurs du défunt Hassan II. C'est donc en connaissance de cause qu'il parle des pratiques usitées au niveau du palais royal. Les révélations, faites dans de nombreux journaux étrangers, précisent que «les services secrets marocains, du temps de Hassan II, soutenaient, finançaient et aidaient les terroristes activant en Algérie». La révélation n'a pas de quoi surprendre puisque le défunt souverain avait déjà eu à indiquer qu'il fallait laisser triompher l'islamisme afin de faire de notre pays un laboratoire naturel et grandeur nature. Hicham Mandari, marié à une fille du palais, docteur d'Etat ès sciences politiques, ne sait pas si les «services» de Mohammed VI en font toujours autant puisqu'il a dû quitter le royaume précipitamment quelques jours à peine après la mort de Hassan II. A présent, alors que c'est le Maroc qui subit dangereusement les affres du terrorisme islamiste, Hicham Mandari, à la tête d'un mouvement dit «les Marocains libres», lance un ultimatum à Mohammed VI dont le trône est de plus en plus ébranlé par les scandales qui sont en train d'éclater. Hicham Mandari, qui indique avoir été maintes fois menacé par les services marocains alors que leurs «amis» étrangers en ont fait de même un peu partout, ne perd pas de vue l'affaire «Mehdi Benbarka» qui est encore loin d'avoir livré tous ses secrets, revendique l'appartenance à son mouvement de nombreux hauts cadres et officiers marocains qui activent secrètement en vue de renverser ce régime «jugé vicié et malsain pour le Royaume». Très ébranlés par de pareilles révélations, que suivront d'autres sorties encore plus fracassantes, les médias acquis au trône ont versé dans les calomnies et les insultes les plus infamantes en accusant les services algériens, sans la moindre preuve ni au émoignage, soutenant au passage que Hicham Mandari serait un homme aux mains de l'institution militaire algérienne, ce qui relève de l'hérésie partant du principe que cet homme n'a jamais mis les pieds en Algérie, a été un des plus proches collaborateurs de Hassan II avant de s'établir définitivement en Europe. Le Maroc se débat dans ses graves contradictions à propos de la question du Sahara occidental. Le Conseil de sécurit doit statuer ce jeudi sur les propositions de James Baker, représentant personnel de Kofi Annan dans la région. Ces proposition, acceptées par la Rasd, ont été rejetées par le Maroc parce qu'elles prévoient un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui dans les cinq années à venir. Le Maroc, qui ne cache même plus ses velléités colonialistes, aidé en cela par les politiques et services français, a même tenté d'impliquer les dirigeants du Polisario dans une sordide affaire de «détournement des aides alimentaires et financières». Or, l'auteur de ces fuites organisées, ancien membre du Polisario, réfugié en Espagne, est un agent des services secrets de Sa Majesté depuis 1989 selon un communiqué officiel rendu public hier par les autorités sahraouies. Mohammed VI, estiment de nombreux observateurs, joue avec le feu et risque de se brûler en poursuivant ostensiblement la voie tracée par son père alors que le monde n'est plus du tout le même et que les notions de démocratie et de droits de l'Homme ont jeté à bas toutes les colonies de par le monde hormis le Sahara occidental et mis au jour les geôles souterraines, exception faite de celles du royaume chérifien.