Comme prévu, les débuts du procès des dix-neuf personnes, dont treize fonctionnaires de police impliqués dans les marchés irréguliers d'équipements informatiques de la Sûreté nationale, ont été renvoyés pour deux semaines. Hier, la salle d'audience du tribunal de Sidi M'hamed, Alger, était lugubre et peu de chanceux avaient été autorisés à entrer assister au procès. D'ailleurs seules les familles des détenus (six au total dont Oultache Chouaïeb, l'assassin présumé de Ali Tounsi, le Dgsn) y ont été autorisées. Un Oultache qui faisait sa première apparition en public dans une salle où il y avait beaucoup plus d'avocats assis et debout que de citoyens curieux, auxquels on a refusé carrément l'accès, et pour cause: vers neuf heures trente, le juge, un novice pour les initiés, a annoncé le report pour le 28 septembre 2011, probablement n'ayant pas encore étudié le dossier. L'affaire met en vedette des marchés de fourniture de matériel sophistiqué par la société Algerian Business Multi-Média (A.B.M) à la Police nationale. Poursuivis pour «dilapidation de deniers publics et conclusion de marchés contraires à la réglementation», les dix-neuf personnes risqueraient gros si le procès prouvait leur culpabilité. Par ailleurs, trois cadres d'ABM dont le gendre de Oultache, Toufik Sator, sont accusés de «complicité de dilapidation de deniers publics.» Six en détention provisoire n'obtiendront pas la liberté provisoire, les faits étant estimés par le parquet très graves. Au cours de l'enquête, Chouaïeb Oultache a été accusé de favoritisme vis-à- vis d'ABM où bosse Toufik, le gendre, alors que la formule du «gré à gré» est en cours: «où est donc le favoritisme?» s'exclament les proches. De toutes les façons, seuls les débats du 28 septembre seront à même de situer les responsabilités de chacun.