Le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed devrait se pencher, aujourd'hui, sauf report, sur l'affaire de ce qui est qualifié par l'accusation de «passation douteuse» de marchés d'équipements informatiques entre la Sûreté nationale et la société privée Algeria Business Multimedia (ABM), leader de la distribution informatique, pour la livraison de consommables informatiques, dont 1200 démodulateurs. Dix-neuf personnes, dont seize cadres de la police, sont poursuivies dans cette affaire. Les seize cadres de la sûreté nationale sont accusés de «violation du code des marchés publics, de dilapidation de deniers publics et de trafic d'influence». Quant aux trois autres prévenus, qui sont les premiers responsables d'ABM, ils sont accusés de «complicité de dilapidation de deniers publics». L'affaire concerne des marchés de fourniture de matériels informatiques passés de gré à gré à la société ABM, après un appel d'offres déclaré infructueux. Parmi les accusés, il y a l'ancien colonel Chouaib Oultache, ex-chef de la section aéroportée de la DGSN, principal mis en cause dans l'assassinat le 25 février 2010 de l'ex-directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi. Oultache aurait, selon le dossier judiciaire, exercé son influence sur la commission d'évaluation technique des offres où il siégeait pour choisir la société ABM dans laquelle son gendre est actionnaire et également directeur général adjoint. Pour les avocats de la défense, il n'y aurait pas eu «de violation de la réglementation des marchés» ni «collusion d'intérêts» puisque le gendre d'Oultache ne détenait que 1,2% des actions d'ABM. L'affaire de l'assassinat de Ali Tounsi planerait, selon de nombreuses personnes, sur le procès, même si les deux affaires sont distinctes, du moins, du point de vue procédures judiciaires, séparées par deux dossiers judiciaires. On ignore si Oultache serait présent au procès, tandis qu'une source judiciaire n'écarte, cependant, pas le report du procès à une date ultérieure.