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Eléments d'évaluation et autres considérations sur la lecture en Algérie
HADJ MILIANI (PROFESSEUR DE LITTERATURE COMPAREE, FACULTE DES LETTRES ET DES ARTS, UNIVERSITE ABDELHAMID BENBADIS, MOSTAGANEM. DIRECTEUR DE RECHERCHE ASSOCIE AU CRASC)
Publié dans L'Expression le 14 - 09 - 2011

Les questions du livre, de la lecture et des auteurs font l'objet de rituels constants en Algérie et donnent lieu tout aussi régulièrement à de sombres diagnostics ou de sincères espérances. En vérité, les dysfonctionnements structurels dans la chaîne du livre n'ont pas pour autant invalidé l'acte de lecture en général, ni réduit singulièrement les échanges dans le marché du livre national. À titre indicatif, nous pouvons constater que le budget 2011 du Ministère de la Culture alloue plus de 3 milliards de dinars pour la bibliothèque de lecture publique, 360 millions de dinars à la Bibliothèque nationale et 81 millions de dinars au Centre national du livre.Si l'on fait abstraction des considérations factuelles et des témoignages singuliers, il est important de connaître, à un niveau assez général, les paramètres qui tracent les grands contours des lecteurs en Algérie.
A cet effet, nous disposons d'une enquête menée en 2005 à l'occasion de la tenue du Salon international du livre d'Alger et qui a porté sur une population d'un peu plus de 1000 enquêtés.
Cette enquête, qui se proposait d'étudier les pratiques de lecture et en particulier les modes d'acquisition et d'usages du livre, constitue une source fiable pour en extraire quelques données. ANEP, les Algériens et le livre à travers les visiteurs du Xème SILA, IPSOFIM (filiale ANEP), Alger, éd. ANEP, 2006. Dans l'ensemble de l'échantillon on observe que ceux qui ne lisent jamais ou très rarement constituent plus de la moitié des enquêtés, alors que ceux qui lisent beaucoup forment environ 10% de l'ensemble et les lecteurs occasionnels environ 3%. Rapportés à l'outil linguistique, on trouvera chez les grands lecteurs une très forte proportion en langue française et chez ceux qui lisent dans les deux langues. Dans le groupe de ces grands lecteurs, c'est la littérature qui vient en tête suivie de l'Histoire (13,04%). Alors qu'en termes de catégories sociales, ce sont les commerçants qui lisent le moins (53,58%) suivis des chômeurs (40,60%).
Le second aspect de la réflexion sur les usages du livre est davantage pragmatique. Il porte sur les modalités d'accès à la lecture (qu'est-ce qui s'achète, s'offre, s'échange ou se collectionne?). Ces aspects restent peu connus et nous permettraient de mieux cerner les différenciations dans les pratiques.
Il est probable en Algérie que, par exemple, le manuel ou les annales scolaires contribuent par leur mode d'acquisition (au travers les établissements scolaires, les librairies ou les marchés populaires) à induire un certain rapport à l'objet livre. Ces types d'ouvrages délivrés par l'établissement sont marqués par «l'effet d'institution»; achetés en librairie ils sembleraient relever plutôt de l'appropriation (commerciale) culturelle et, enfin, acquis dans les marchés populaires ces produits apparaissent totalement réduits à leur valeur d'échange. Nous pouvons considérer au final que la posture sociale en Algérie, par rapport au livre, varie de l'instrumentalisation au fétichisme; la dimension proprement culturelle de l'appropriation de l'objet-livre reste pour sa part tout à fait relative et périphérique.
Enfin, d'un point de vue proprement anthropologique, il faut bien reconnaître, qu'en dehors de quelques rares exceptions, les pratiques de lecture de livres dans l'espace public (cafés, jardins publics, trains, bus, salles d'attente diverses, plages, etc.) sont rares.
Est-ce à dire que l'acte de lecture est vécu comme une activité solitaire et privative (en dehors évidemment des espaces dédiés que sont les bibliothèques), voire dénote-t-il une certaine réticence ou d'une pudeur à s'afficher dans la posture de lecteur?


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