Sans aucun plan de développement, encore moins une couverture sanitaire, les habitants de Bouchachia endurent l'indifférence des responsables de leur wilaya. Les habitants de Bouchachia dans la daïra de Chetaïbi, devront attendre encore longtemps avant d'avoir droit à une couverture sanitaire viable. La structure actuelle qui se limite à une salle de soins, mal équipée, est loin de répondre aux besoins des quelques habitants de cette localité enclavée, qui n'a pas bénéficié jusque-là d'un vrai plan de développement capable d'améliorer leur vécu. Située à la limite entre la wilaya de Annaba et celle de Skikda, sur le ruban frontalier Nord-Ouest, dans une zone au relief escarpé et fortement boisé, ce bout de terre n'offre pas beaucoup de possibilités, du point de vue foncier, pour recevoir les équipements de base à même de lui apporter le minimum qui leur manque. La population de cette localité entièrement isolée, avec un réseau routier des plus défectueux, est presque privée de services médicaux, vu le manque de personnel. Aussi, la salle de soins fonctionne avec un agent du paramédical. Quant à l'affectation d'un médecin permanent dans cette agglomération, les nombreuses doléances sont restées vaines, se plaignent les habitants qui disent ne plus pouvoir supporter les pénibles et coûteux déplacements vers le centre urbain le plus proche, distant de plus de 35 km et parfois pour une simple injection! Et que dire des personnes âgées, dont l'état de santé ne leur permet pas une grande capacité de mouvement. Les élus et autres responsables dans la wilaya de Annaba tentent de combler quelque peu les insuffisances qui minent la gestion de la plupart des institutions et les affaires des administrés de la wilaya. Or, il est même parfois reproché à ces responsables l'incapacité d'apporter des solutions aux nombreux problèmes posés; les habitants de Bouchachia, quant à eux, semblent ne pas faire partie de ces administrés qui suscitent l'intérêt, voire le souci d'un responsable à Annaba. Il y a lieu de noter qu'il y a des responsables qui ignorent jusqu'à l'existence des habitants de cette petite agglomération, qui, durant la tragédie nationale, ont fui les affres du terrorisme qui sévissait à l'époque dans toute la région et a contraint les trois quart de la population à abandonner, terre et biens. Les quelque 29 familles restées, composant aujourd'hui, la population de Bouchachia, se considèrent comme étant des damnés.