Non sans raison, le découpage administratif de 1984 a mis sous «scellés» le développement local. La création ex nihilo de nouvelles communes (actuellement au nombre de 64), sans vocation à promouvoir ni caractère économique ou tissu administratif préfigurait déjà du sort de ces collectivités. Pour preuve, seules huit ou dix communes assurent, en plus des tâches classiques, un rôle complémentaire à celui de l'Etat en matière de développement et créations de ressources fiscales. Le reste continue à vivre aux dépens de programmes et projets assurés pour l'essentiel par les crédits inscrits au budget général de l'Etat. Les reportages effectués par notre journal révèlent une réduction préoccupante de la matière imposable (fiscalité), de biens patrimoniaux qui ont abouti à une dépendance de plus en plus accrue de beaucoup de communes, d'où la menace soulignée par nos articles quant à l'éventualité d'un «choc» administratif. En tout état de cause, une restructuration locale doit être sérieusement et rapidement envisagée. Selon les cas, des communes sont soit renforcées soit regroupées en vue de créer par exemple un capital commun et permettre par conséquent une amélioration de leur apport limité, jusque-là, à la délivrance de pièces d'état civil. Comme aberration du découpage de 1984, nous citerons la commune de Ksar El-Boukhari avec 60.000 habitants et une densité de 1044 âmes au km², qui s'est retrouvée avec une superficie de 54 km² alors qu'une commune de la taille de Boghar, qui compte 3880 habitants s'étend sur 122 km²! Une simple démultiplication de collectivités qui n'a rien réglé au problème majeur du développement. Sur le plan des principes, si la volonté formelle de décentralisation est inscrite dans les textes, il reste que sa traduction concrète est contredite par la réalité. Un autre exemple, celui-là prêtant à une droiture pour le moins bizarre: les daïras de Berrouaghia, Seghouane, El Omaria, Sidi Naâmane et Beni-Slimane «se déplacent» depuis des années à Médéa pour seulement un service d'enregistrement (baux et hypthèques) alors que tout un Hôtel de finances existe à Berrouaghia, et offre les meilleures commodités aux administrations, entreprises et citoyens excédés par ces réminiscences de pratiques pourtant combattues par le chef de l'exécutif de wilaya...