La production record 2008/2009 de 61,2 millions de quintaux n'est plus de mise compte tenu de la sécheresse à l'ouest du pays. Au moment même où la production céréalière (2010/2011) connaît une baisse d'un tiers environ pour la seconde année consécutive, 42 millions de quintaux contre 61,2 millions/q réalisés lors de la moisson record de 2008/2009 et 45 millions l'année précédente 2009/2010, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) ne baisse pas pour autant les bras. Cette diminution conjoncturelle est due à un climat moins généreux dans l'ouest du pays. Lors de la campagne céréalière 2009/2010, le Madr avait institué le «Club 50» qui regroupe en son sein les professionnels de cette filière ayant obtenu un rendement égal ou supérieur à 50 quintaux à l'hectare. Cette action entrait dans le cadre de la consolidation et du renforcement de cette filière stratégique. Aux 16 céréaliculteurs recensés lors de sa création, le «Club 50», qui ambitionne de créer un terrain favorable à la mise en place des conditions d'«émulation, de concurrence et d'encouragement», a vu 40 autres agriculteurs venus grossir ses rangs après avoir réalisé le rendement requis, soit égal ou supérieur à 50 q/ha. Le but affiché par ce club est également de constituer des groupes d'agriculteurs de référence par zone de production tout en créant des pôles de vulgarisation et de diffusion des résultats obtenus au niveau des exploitations agricoles. En marge d'une séance de questions orales au Conseil de la Nation, Rachid Benaïssa, premier responsable du Madr, qui a énuméré le rythme satisfaisant des productions céréalières annuelles, s'est félicité jeudi quant à «l'amélioration des techniques de production» épousées par les agriculteurs. Ces derniers ont, en effet, entamé les préparatifs de la prochaine campagne labours-semailles (2011-2012) en «anticipant leurs approvisionnements en intrants», a relevé le ministre. Les importations de céréales se font «régulièrement en vue de constituer les stocks», a rappelé Benaïssa. Selon les chiffres fournis par les Douanes algériennes, ces importations sont passées de 1,02 milliard de dollars au 1er semestre 2010 à 2,04 milliards de dollars au 1er semestre 2011. Le responsable du Madr a par ailleurs révélé que le montant des crédits de campagne sans intérêts (R'Fig), octroyés aux agriculteurs durant la saison 2010, a atteint près de 20 milliards de dinars. Il est à signaler cependant, une récolte au- dessous de la moyenne à l'ouest du pays en raison de la sécheresse qui y a sévi. Malgré ces aléas de la nature, certaines wilayas de cette région ont obtenu de bons rendements précise-t-on au Madr. Ainsi, les lauréats des régions ouest du pays du «Club 50», sont au nombre de 8 céréaliculteurs, dont 5 à Adrar, au sud-ouest du pays, et un respectivement dans les wilayas de Relizane, Aïn Témouchent et Tiaret. La région Est compte à elle seule le plus grand nombre d'opérateurs en alignant un total de 20 céréaliculteurs. Ils se répartissent en 9 producteurs à Tébessa, 5 à Khenchela, 3 à Biskra, et un respectivement à Sétif, Constantine et Guelma. La région Centre, regroupe pour sa part 6 producteurs à Laghouat, 3 à Blida, et un à Médéa et Bouira. Les rendements obtenus par ces paysans varient entre 50 q/ha à Blida et Khenchela, 68 q/ha à Relizane et 85 q/ha à Tébessa. Quant aux crédits de campagne alloués, le ministre a indiqué que quelque 500.000 agriculteurs ont remboursé leurs crédits de campagne soit, selon lui, un taux de remboursement de l'ordre de 90% à l'échelle nationale. Il est utile de souligner que l'augmentation du nombre de céréaliculteurs qui ont rejoint le «Club 50», découle directement de l'application des techniques culturales modernes, du suivi de l'itinéraire technique ainsi que de l'utilisation d'intrants et de semence certifiée. Faut-il également rappeler que ces résultats sont le fruit de mesures d'incitation et d'encouragement initiées par la politique du Renouveau agricole et rural. Ce plan de travail s'est traduit sur le terrain par la réorganisation de la filière céréalière à travers notamment, l'installation du Comité interprofessionnel des céréales (CIC) et celle des Comités régionaux interprofessionnels des céréales (Cric).