Vingt personnes ont été tuées dimanche par les forces de sécurité yéménites qui ont tiré à Sanaa sur des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, selon un nouveau bilan de source médicale. « Vingt personnes ont été déclarées mortes: quatre à l'hôpital des sciences et de la technologie et les 16 autres dans un hôpital de campagne », ont annoncé des sources médicales. Mohammed al-Abani, le chef d'un hôpital de campagne à Sanaa a pour sa part fait état de 500 personnes également blessées par des tirs des forces de sécurité. Selon des sources médicales, 25 personnes blessées par des éclats d'obus se trouvaient dans un état critique tandis que plusieurs manifestants souffraient de problèmes respiratoires après avoir inhalé du gaz lacrymogène. Les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser des dizaines de milliers de protestataires rassemblés sur la « Place du changement » dans le centre de Sanaa, où des contestataires campent depuis février pour réclamer le départ de M. Saleh, selon cette source.Ces forces ont utilisé des balles réelles, des canons à eaux et du gaz lacrymogène. D'importantes manifestations ont également eu lieu à Taëz, Ibb et Dhammar, trois villes au sud de Sanaa, ainsi qu'à Saada (nord) pour protester contre les violences. Samedi, six étudiants avaient été blessés dans des heurts entre groupes rivaux à l'université de Sanaa, selon des personnes impliquées dans ces accrochages et un responsable médical. Au pouvoir depuis 1978, le président Saleh fait face depuis janvier à un mouvement de contestation qui a fait plusieurs centaines de morts. En convalescence à Ryad où il a été hospitalisé le 4 juin au lendemain d'une attaque contre son palais à Sanaa, M. Saleh a chargé en début de semaine son vice-président de négocier avec l'opposition un transfert du pouvoir. Il refusait jusqu'à présent de signer un plan proposé par les monarchies du Golfe malgré de fortes pressions internationales.