Le président de la République lui a donné carte blanche la sortie médiatique du ministre de la Communication a ouvert les yeux sur certaines questions restées floues. Jamais un ministre de la Communication n'a été aussi critique envers la Télévision nationale comme l'a été Nacer Mehal. Invité au forum d'El Khabar, «Foutour Essabah», le ministre a, une nouvelle fois, tiré à boulets rouges sur l'Entv, en déclarant: «Si l'année dernière, je me suis excusé auprès des Algériens, aujourd'hui, je pleure avec eux». Fort de son statut de premier responsable de l'audiovisuel et de la communication en Algérie, il a fait passer tous les messages pour apaiser les craintes et surtout clarifier certaines zones d'ombre sur l'annonce historique de l'ouverture audiovisuelle aux privés. Le ministre a révélé que le président de la République lui a donné carte blanche, lundi dernier, pour procéder à l'amélioration des programmes de l'Entv. Comment et par quoi? Le ministre n'a pas donné d'explication. Mais la menace a le mérite d'être claire. Il n'est pas exclu que l'Entv réponde de la qualité de la grille de Ramadhan et du traitement de l'information. Retenir aussi de cette sortie médiatique la date annoncée pour l'ouverture audiovisuelle aux privés et qui serait fixée à 2012. Même si le ministre donne l'impression que le gouvernement n'a pas encore tranché sur le mode opératoire de la loi sur l'ouverture du champ audiovisuel pour les privés, il confirme l'importante décision: «Une chose est sûre, le champ audiovisuel sera ouvert aux professionnels», a-t-il confirmé. M. Mehal a précisé qu'il se peut que le gouvernement nous demande de préparer deux ou trois propositions différentes sur l'ouverture du champ audiovisuel avec un capital privé, avant de décider sur la formule à adopter. S'exprimant sur le Conseil supérieur de l'audiovisuel, le ministre a révélé que le ministère a sollicité l'expérience du journaliste français d'origine algérienne Rachid Arhab, qui est membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel français pour le lancement du CSA algérien et qui sera doté de sept personnalités importantes et spécialistes du champ audiovisuel. Abordant la question de la presse écrite, le ministre de la Communication a tenu à donner des explications au sujet de l'emprisonnement des journalistes affirmant que le texte a été modifié sur la demande du ministre de la Justice, Tayeb Belaïz. Il a indiqué que la version qui a circulé dans la presse était une première mouture et qu'elle a été ensuite modifiée. Mais la chose sur laquelle le ministre a insisté c'est le business des agréments. Il a affirmé qu'il sera mis fin à la vente d'agrément et au business dans le secteur de l'information. La nouvelle loi sur l'information stipule qu'il est interdit de céder les agréments à une tierce partie et que l'agrément est annulé si le quotidien ne parait pas dans les 90 jours. Nacer Mehal a, dans un autre contexte, déclaré que l'Etat se chargera dans un premier temps du financement du Haut Conseil de l'éthique de la presse et de lui octroyer un siège. Il a assuré qu'il veillait personnellement à la préservation des deniers publics et au recouvrement de l'argent des imprimeries publiques, indiquant que l'imprimerie de l'Est par exemple avait récupéré 97% de ce que lui devait la presse. Il a ajouté qu'il ne ménagera aucun effort en ce sens, assurant qu'une opération de recouvrement des dettes des imprimeries se poursuivait. Bref, la sortie médiatique du ministre de la Communication a ouvert les yeux sur certaines questions restées floues et renforcé le sentiment d'une ouverture audiovisuelle sûre et prochaine.