Les parlementaires russes étaient venus pour tenter de trouver un dénominateur commun entre pouvoir et opposition en vue de résoudre la crise qui secoue la Syrie depuis le 15 mars. Une délégation de parlementaires russes a achevé hier une visite en Syrie au cours de laquelle elle a rencontré le président Bachar Al Assad et des membres de l'opposition syrienne, a-t-on appris de source proche de la délégation. Les parlementaires russes étaient venus pour tenter de trouver un dénominateur commun entre pouvoir et opposition en vue de résoudre la crise qui secoue la Syrie depuis le 15 mars. Ils se sont rendus à Deraa, dans le sud de la Syrie où est née la contestation populaire contre le régime du président Assad, ainsi qu'à Homs (centre) et Hama (nord), deux autres villes rebelles. «Ils se sont fait une opinion sur les événements» sur le terrain, a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat. Leurs rencontres avec les responsables des gouvernorats visités, avec des habitants et avec une dizaine d'opposants, dont l'économiste de renom Aref Dalila, «se sont bien déroulées», a-t-on ajouté. Dans une interview avec la télévision publique syrienne, le vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), Ilias Oumakhanov, qui dirige la délégation, a appelé les Nations unies à «ne pas répéter le scénario libyen» en Syrie. Les opposants syriens s'accordent sur la nécessité du «caractère pacifique» de la contestation et «refusent toute intervention étrangère» en Syrie, a ajouté le sénateur russe. La Russie, alliée de longue date de la Syrie, est opposée à un départ du président Assad. Lundi à Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé que l'opposition syrienne devait «entamer un dialogue avec les autorités et prendre ses distances avec les extrémistes» L'opposition syrienne déploie actuellement des efforts pour se rassembler afin d'obtenir la chute du régime du président Assad. Deux instances de l'opposition ont vu le jour fin août en Turquie. Le «Conseil national» majoritairement composé d'islamistes, et le «Conseil national de transition syrien», dirigé par un académicien très en vue exilé à Paris, Burhan Ghalioun. «Pour renverser le régime de sécurité tyrannique et corrompu et pour obtenir un changement démocratique, la révolution du peuple syrien doit continuer», a indiqué un communiqué du Comité national pour le changement démocratique (Cncd), une coalition de partis nationalistes arabes et kurde, publié dimanche à Damas. Sur le terrain, les opérations des forces de sécurité syriennes ont fait six morts civils par balles lundi dans le centre du pays, suscitant de nouvelles protestations de la France.