Dans le discours prononcé hier devant l'Assemblée des Nations unies, le président palestinien est revenu sur la genèse du conflit palestino-israélien, affirmant parallèlement la disponibilité des Palestiniens à reprendre les négociations dans des conditions clarifiées. Le président palestinien a dressé hier, devant l'Assemblée générale de l'ONU, un état de lieux du conflit israélo-palestinien, réitérant sa volonté de parvenir à l'admission d'un Etat de Palestine à l'ONU dans les frontières du 4 juin 1967 (avant la guerre de Six Jours de la même année) en usant de tous les moyens légaux qui lui permettent la charte de l'ONU et le droit international. Mahmoud Abbas a ainsi affirmé hier qu'il était prêt à reprendre des négociations avec Israël sur la base des lignes de 1967 avec un gel de la colonisation israélienne. «J'ai remis au secrétaire général Ban Ki-moon la demande d'adhésion comme membre à part entière des Nations unies de la Palestine sur la base des lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale», a précisé M.Abbas dans un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, brandissant le document sous un tonnerre d'applaudissements. Nous sommes «prêts à revenir immédiatement aux négociations sur la base des références fondées sur le droit international (notamment les lignes de 1967, Ndlr) et d'un arrêt total de la colonisation», a-t-il dit. Il a également affirmé que par cette démarche les Palestiniens «ne cherchaient pas à isoler ni à délégitimer Israël», mais l'occupation et la colonisation. Il prononçait son discours, salué par de nombreux applaudissements et conclu par une ovation debout, environ une heure après avoir remis à M.Ban la demande d'adhésion, démarche qui a été aussitôt déplorée par Israël et les Etats-Unis. Le président palestinien a accusé le gouvernement israélien d'avoir «sapé tous les efforts de paix» depuis un an et affirmé que la colonisation israélienne était «en train de détruire une solution à deux Etats». «Cette politique est en train de détruire les chances d'une solution à deux Etats qui fait l'objet d'un consensus international et je mets en garde: cette politique de colonisation menace aussi la structure, voire l'existence de l'Autorité palestinienne», a-t-il dit. «Tous les efforts et tentatives des parties internationales ont été sapés par les positions du gouvernement israélien qui ont ruiné les espoirs nés de la reprise des négociations en septembre dernier», a-t-il ajouté. Dans une déclaration faite hier, le porte-parole des Nations unies, Martin Nesirky, a assuré que la demande d'adhésion palestinienne à l'ONU sera «rapidement» examinée et transmise au Conseil de sécurité. «Après réception de la lettre, la procédure appropriée d'examen sera suivie rapidement au secrétariat (de l'ONU) et elle sera ensuite transmise au président du Conseil de sécurité et au président de l'Assemblée générale», a dit M.Nesirky lors d'un point de presse. M.Abbas a présenté cette requête contenue dans un dossier frappé de l'aigle, symbole de la Palestine, peu avant son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU. M. Ban transmettra la demande «vers le milieu de l'après-midi» (hier) à la mission du Liban, pays qui assure ce mois-ci la présidence tournante du Conseil de sécurité, a-t-on appris vendredi de source des Nations unies.