Manœuvre n Les Palestiniens vont «donner du temps» au Conseil de sécurité pour statuer sur leur demande d'admission à l'ONU d'un Etat de Palestine. «Le président Mahmoud Abbas veut que personne ne nous soupçonne de manque de sérieux si nous nous adressons aux deux instances en même temps. Nous donnerons donc du temps au Conseil de sécurité pour examiner notre demande d'admission pleine, avant d'aller à l'Assemblée générale», a déclaré, hier mercredi, le négociateur palestinien Nabil Chaath. «Si nous échouons, nous continuerons à frapper à la porte du Conseil de sécurité plus tard. Mais quand irons-nous à l'Assemblée générale ? C'est une décision qui n'a pas encore été prise. Nous irons très probablement», a-t-il précisé. «Si à un moment donné, qui n'a pas été fixé, nous constatons qu'il y a eu un délai injustifié, nous irons à l'Assemblée générale. Si aucune décision n'est prise par le Conseil de sécurité, ou s'il y a un veto, nous irons à l'Assemblée générale», a poursuivi M. Chaath. Les responsables palestiniens ont affirmé par ailleurs qu'ils sont en train d'«étudier de manière approfondie et positive» les propositions du Président français Nicolas Sarkozy pour résoudre le conflit israélo-palestinien, a déclaré Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Sarkozy a proposé que la Palestine accède au «statut intermédiaire d'Etat observateur» à l'ONU, parallèlement à des négociations israélo-palestiniennes pour parvenir à un accord de paix «définitif» d'ici à un an.Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé, pour sa part, qu'un vote au Conseil de sécurité n'interviendrait probablement pas avant «plusieurs semaines», ajoutant que ce délai pourrait être «mis à profit pour développer une stratégie». «Le président palestinien, Mahmoud Abbas, repartira très probablement en Palestine après son discours», demain, vendredi, à l'Assemblée générale, qui doit coïncider avec le dépôt de la demande d'adhésion, a indiqué Chaath. «Abbas présentera la demande et rentrera pour réunir sa direction et décider de la date à laquelle il ira devant l'Assemblée générale et sur quelles bases exactement», a-t-il dit. Une éventuelle demande à l'Assemblée générale pour obtenir un statut amélioré d'«Etat observateur non-membre», comme l'a proposé le Président français, n'interviendrait qu'ensuite, a-t-il expliqué. Abbas a rencontré, hier, mercredi, le Président américain Barack Obama, qui s'efforce de dissuader les Palestiniens de déposer leur demande d'adhésion, à laquelle son administration a prévenu qu'elle opposerait son veto si nécessaire. Chaath a indiqué que le président palestinien a réitéré à cette occasion sa détermination à engager les procédures pour adhérer aux Nations unies. Obama a, pour sa part, récusé toute alternative aux négociations de paix, dans l'impasse depuis plus d'un an, déclarant qu'il ne concevait «pas de raccourci» pour résoudre le conflit israélo-palestinien. R. I. / Agences