L'Instance générale de la révolution syrienne, représentant des dizaines de groupes d'opposants au régime de Bachar al-Assad, s'est prononcée mardi en faveur de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne pour protéger les civils dans le pays. L'organisation, qui a tenu une conférence de presse à Washington, s'est également prononcée pour un embargo sur les armes à destination du pays et pour un gel des avoirs des dirigeants syriens dans une déclaration qu'elle devait remettre au chef de l'ONU Ban Ki-moon ainsi qu'au Conseil de sécurité de l'ONU et au président américain Barack Obama. L'Instance « demande au Conseil de sécurité de l'ONU, pour une protection efficace (des civils), qu'il demande un cessez-le-feu immédiat en Syrie, y compris dans les attaques actuelles contre les civils, qui constituent un crime contre l'humanité, qu'il impose une zone d'exclusion aérienne et qu'il prenne des sanctions supplémentaires contre le régime de Bachar el-Assad », est-il écrit dans le document. L'Instance, créée en août pour unifier l'opposition à Bachar el-Assad, précise en revanche qu'elle « n'appelle pas à une intervention militaire étrangère » sur le sol syrien. Elle est en revanche favorable à « une intervention étrangère sous la forme d'une mission de maintien de la paix » face à un régime qui, selon elle, utilise les forces armées « pour mettre en oeuvre un système de répression et d'extermination de masse ». L'embargo sur les armes qu'elle demande nécessiterait notamment que les Etats voisins de la Syrie inspectent les navires en provenance et à destination du pays, a précisé l'avocat britannique Toby Cadman, qui conseille l'Instance et une ONG américaine de soutien aux opposants syriens, co-organisatrice de la conférence de presse. Les pays européens ont rédigé un nouveau projet de résolution pour le Conseil de sécurité de l'ONU sur la répression sanglante en Syrie qui prévoit une menace de sanctions, plutôt que des sanctions immédiates, ont indiqué mardi des diplomates.