Un vibrant hommage a été rendu à la ville de l'art et des artistes, Azzefoun, en clôture jeudi soir au Centre culturel algérien à Paris du 2e Festival international des arts et de la poésie dont le premier acte a eu lieu du 14 au 17 septembre dans la ville côtière algérienne. Poètes, comédiens et hommes de culture se sont relayés sur la scène pour dire leur «amour» d'Azzefoun, à ses artistes et à sa culture ancestrale. Autour de Saïd Hilmi, venu spécialement à Paris pour déclamer des extraits de poèmes kabyles, ces artistes de différentes nationalités ont lu des extraits d'auteurs, à l'instar de ceux de Si M'hund U M'hund, Mohia et de Tahar Djaout. Alliant le verbe à la gestuelle, l'initiateur de ce festival, Yvan Tetelbom, a déclamé un poème émouvant en hommage à sa ville natale, Azzefoun, qu'il dit avoir quittée «l'amour dans l'âme» en septembre 1962. «Je me suis fixé comme mission, avec l'Association des poètes à Paris, de faire d'Azzefoun le centre expérimental de la poésie dans le monde. Je dois beaucoup à cette ville qui m'a vu naître et je compte jeter entre elle et Paris une passerelle pour en faire une voie d'expression dans l'apolitisme le plus total», a-t-il confié. Pour l'organisateur du festival, la richesse d'Azzefoun en matière artistique est «à même de faire de l'Algérie le centre rayonnant de la poésie et de l'oralité: la volonté pour y parvenir y est, il suffit de creuser davantage». Yvan Tetelbom compte parmi les sept autres artistes étrangers qui avaient pris part au deuxième festival des poètes kabyles, organisé du 14 au 17 septembre à Azzefoun, aux côtés d'une cinquantaine d'artistes algériens. «Contrairement aux clichés colportés sur l'Algérie, nous avons (re) découvert un pays qui vit, qui s'exprime. Nous avons pu animer des spectacles de rue, nous nous sommes rendus dans les cafés, recueilli des avis d'anciens diseurs de verbes», s'est-il réjoui. Même état d'esprit chez le comédien Saïd Hilmi pour qui «une des denrées rares dans notre pays, c'est le rire, et quand vous arrivez à arracher un sourire aux jeunes, aux gens, c'est mission accomplie». Pour l'artiste, lui même natif d'Azzefoun, à travers cet hommage à cette ville balnéaire, il s'agit de «valoriser la beauté et la richesse de l'Algérie, dont Azzefoun ne constitue qu'une infime partie». A son avis, ce qui distingue Azzefoun c'est qu'«elle a donné beaucoup d'artistes sans que personne ne puisse se l'expliquer», a-t-il dit. Située au nord-est de Tizi Ouzou, la ville d'Azzefoun a enfanté de nombreux artistes de renom dont le maître de la chanson chaabie El-Hadj El-Anka, Boudjemaa El Ankis, Hadj M'rizek, Issiakhem, Mohamed Iguerbouchène, Rouiched et autre Tahar Djaout.