Hier, accompagné de quelques membres du bureau politique, le SG du parti a répondu à l'invitation du MSP pour assister à l'ouverture solennelle des travaux de ce Mouvement. Comme on voit les relations entre formations appartenant à la coalition gouvernementale n'ont pas changé, même si les partisans de feu cheikh Nahnah auront beaucoup de grain à moudre avant de trouver le meilleur successeur à leur ancien leader. Sur une ligne de conduite située à l'opposé de l'idéologie de l'ancien Hamas, en l'occurrence celle du FLN, les tendances n'ont pas changé non plus. L'objectif du congrès extraordinaire de septembre prochain n'a pas varié et les préparatifs le concernant augmentent chaque jour. Comme augmentent par ailleurs les menaces émanant du «parti de l'Administration», comme il est qualifié désormais par les observateurs et les partis politiques, figurant ou non dans la coalition gouvernementale. Hier, des informations depuis Oran, faisaient état du retour à la charge de Si Affif, un affidé de Abdelkader Hadjar, dont l'oeuvre de déstabilisation s'est encore une fois manifestée contre la loi sans que la puissance publique intervienne. D'où la réaction du mouhafadh de la même ville qui, par mesure préventive, avait écrit au wali d'Oran pour l'avertir que si Affif, qui a été exclu du parti du FLN il y a quelque temps, persistait à vouloir organiser son regroupement comme le lui ont prescrit ses employeurs du ministère de l'Intérieur, il y aurait de la casse. Si Affif, qui ne doit pas ignorer que la ville d'Oran est totalement acquise à Ali Benflis et au parti, le FLN, qu'il dirige, devrait, nous a déclaré une source digne de foi au siège du parti à Alger, y regarder à deux fois avant d'ordonner quoi que ce soit de préjudiciable au Front de libération nationale. Encore une fois Affif et sa cohorte de hittistes stipendiés par les caisses noires de la subversion, ont recouru aux associations pour donner un semblant de légalité à leurs attaques. Le wali d'Oran qui est connu pour son honnêteté intellectuelle et sa culture et qui n'ignore pas ce que la notion de droit veut dire, franchira-t-il le pas comme l'ont fait certains de ses collègues dans d'autres endroits du pays, en donnant le feu vert à Si Affif? C'est peu probable, mais le mouhafadh d'Oran n'a pas eu tort de prendre les devants pour éviter que le sang ne coule entre des Algériens. C'est, en revanche, à Alger que des débordements seraient à craindre à en croire plusieurs sources habituées à mettre en garde contre les affrontements de cette nature. A Alger, le «parti de l'administration» envisage, en effet, d'organiser une rencontre plus importante encore que celle qui a tourné court à la salle Ibn Khaldoun il y a deux semaines. Dans cette perspective, des sources concordantes nous ont appris hier que le coordinateur des mouhafadhas de l'ancien gouvernorat du Grand-Alger, a lui aussi pris ses précautions en écrivant au ministre de l'Intérieur pour le mettre en garde contre la tenue d'une telle rencontre qui, par essence, ne peut servir ni l'ordre public ni l'image de l'administration. La dernière fois pour justifier leur assaut contre la salle Ibn Khaldoun, les «fiers-à-bras» de l'Administration, ont été obligés de recourir au même procédé qui avait été utilisé à Annaba, autrement dit: en mobilisant des gens qu'ils ont stipendiés à cette fin sous le couvert d'une association non lucrative violant, à l'occasion, délibérément les lois de la République. Cette façon d'agir, que des associations de juristes ont fustigée, tout récemment risque à l'évidence de dégénérer sérieusement et dans ce cas aucune sagesse ne pourrait l'arrêter. Le coordinateur des mouhafadhas d'Alger qui, a semble-t-il, pesé le pour et le contre avant de mettre en garde la puissance publique l'a du même coup averti que des marches de plusieurs milliers de personnes seront organisées à travers le Grand-Alger pour protester contre l'inégalité devant la loi.