Ould Ali El-Hadi, président du MCB, ou plus exactement d'une aile de celui-ci, a animé hier en marge de l'université d'été qui se tient actuellement à l'Institut national des arts dramatiques de Bordj El-Kiffan une conférence de presse dans laquelle il a tenté de situer et d'évaluer l'action de son mouvement. Le transfuge du RCD a insisté sur l'autonomie du MCB dont il tient les rênes. Il s'est même permis de formuler des critiques à propos du combat passé du MCB dont il dira qu'il est au centre d'une polémique qui ne fera qu'accentuer les déchirures provoquées par une décennie de son exploitation - à des fins qui sont autres que sa mission originelle - par des partis politiques. La déclaration liminaire lue par le responsable de cette organisation de la promotion de la culture berbère trahit au demeurant des préoccupations liées à des querelles de légitimité autour du sigle historique du MCB : «La polémique, est-il noté, déclenchée - par des parties occultes et appendices du pouvoir - est provoquée au moment où des militants de divers segments de la société et différentes associations venues de plusieurs wilayas du pays travaillent, tout au long de nos regroupements, pour remettre le MCB sur les rails et enclencher une dynamique associative à même d'unifier les rangs de tous les militants de l'amazighité.» Et d'ajouter plus loin : «Il n'échappe, donc, à personne que les finalités de l'université d'été et des assises du mouvement associatif amazigh dérangent ceux qui veulent contrôler le MCB et en faire un fonds de commerce pour des considérations purement partisanes et conjoncturelles.» Même s'il nie s'être arrogé le sigle MCB, Ould Ali El-Hadi a fustigé «ces prétendus militants du MCB reçus par le sieur Zerhouni au niveau de son département ministériel». Pour rappel L'Expression a fait état, en début de cette semaine, d'une rencontre entre le ministre de l'Intérieur et une délégation du MCB aile RCD. Le MCB est-il pour ou contre le dialogue pouvoir-ârch? Sans qu'il ait peur de se contredire, Ould Ali El-Hadi rappelle que «le MCB a mené en 1995 dans le cadre de la grève du cartable un mouvement de contestation avant de s'asseoir à la table de négociations avec les autorités, et cela a débouché sur la naissance du Haut-Commissariat à l'amazighité». Tout en se gardant de donner des conseils, le conférencier estime qu»il revient aux délégués du mouvement citoyen de donner une réponse. Pour notre part nous réaffirmons à leur égard notre soutien et nous déplorons les clivages, les zizanies et les dissensions qui minent actuellement le mouvement». Réagissant à une remarque sur la politisation du MCB, Ould Ali El-Hadi a soutenu que la question amazighe ne pourrait être dissociée du politique. La réponse, qui est évidemment une formule passe-partout, permet à l'orateur de plaider pour la participation du MCB au débat électoral. «Oui, il est tout à fait légitime, dans le cadre de la pluralité des idées, qu'on puisse donner notre avis sur toute élection à quelque niveau qu'elle soit», dira-t-il. Enfin, le conférencier a indiqué que son organisation n'a pas été consultée en vue de la mise sur pied de l'institut de normalisation de la langue amazighe dont le démarrage des activités est prévu en septembre prochain.