Les céréaliculteurs qui ont obtenu durant la campagne agricole 2010-2011 des rendements de plus de 50 quintaux à l'hectare ont été primés jeudi à Alger, et fait leur entrée, pour certains, dans « le club des 50 » plus importants producteurs de blés. Les distinctions ont été remises aux lauréats par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, en présence des membres du Conseil interprofessionnel des céréales et des responsables de la filière. Le nombre d'agriculteurs qui ont intégré le « Club des 50' » est passé de 16 en 2010 à 44 en 2011 pour avoir obtenu des rendements supérieurs à 50 qx/ha, essentiellement pour les blés dur avec des variétés à haut rendement. Sur les 44 lauréats, 20 sont de l'est du pays, 16 du centre et 8 de l'ouest, une région qui a été touchée par la sécheresse lors de la campagne agricole 2010-2011. Parmi les « nominés », figure également une quinzaine de céréaliculteurs ayant pratiqué la céréaliculture avec l'irrigation d'appoint, les autres pratiquant une céréaliculture traditionnelle. Abdelkrim Salmi, céréaliculteur dans la wilaya de Tébessa, s'est classé à la première position à l'échelle nationale avec un rendement de 85 quintaux/ha pour le blé dur, et s'est dit « heureux» d'avoir obtenu un « résultat record », en comptant sur ses propres moyens. « Je n'ai bénéficié d'aucun soutien de l'Etat, mais j'ai eu le meilleur rendement au niveau national, qui est aussi un record dans certains pays producteurs et exportateurs de céréales comme la France », s'est-il réjoui. Cet agriculteur, qui a cultivé neuf ha en blé dur d'une variété à haut rendement, estime que l'initiative prise par le ministère d'honorer les meilleurs agriculteurs est « très importante » parce qu'elle encourage le producteur à travailler plus. Classé deuxième lauréat, M. Mostefa Benouis a obtenu pour la deuxième année consécutive des rendements supérieurs à 60qx/ha sur une superficie de14 ha en blé dur. Il a obtenu le premier prix à l'échelle de sa wilaya lors de la campagne 2008-2009 et classé troisième au niveau national, et ce, avant même la création du Club des 50. Selon M. Benouis ce résultat a été obtenu grâce au respect de l'itinéraire technique et les conduites culturales. L'agriculteur « doit connaître tous les détails concernant sa culture, que ce soit la terre, les équipements ou les produits phytosanitaires qu'il faut utiliser », a-t-il dit, recommandant de renforcer la formation des agriculteurs. « L'esprit de concurrence dans le travail ne peut qu'être profitable», a estimé pour sa part Abdelatif Benhammadi, qui a été primé pour avoir obtenu plus de 53qx/ha de blé tendre sur une superficie de 11 ha. Le ministre a félicité les agriculteurs pour les efforts qu'ils ont déployé tout au long de l'année, en dépit des conditions climatiques difficiles dans certaines régions du pays. Cela signifie, selon lui, qu' « il est possible d'améliorer les rendements et la production pourvu que les professionnels travaillent et fassent un effort technique ». M. Benaïssa, tout en rappelant la crise alimentaire de 2007 et 2008, a appelé les cadres de son secteur ainsi que les banquiers à « accompagner sérieusement les meilleurs producteurs pour qu'ils continuent à persévérer et à servir d'exemple à suivre par les autres professionnels ». Le ministre a relevé également une progression positive de l'utilisation des équipements d'irrigation d'appoint, un moyen devenu nécessaire pour pallier au déficit hydrique et promouvoir l'économie de l'eau dans le secteur agricole. Sur les 3,3 millions d'hectares consacrés aux céréales, 100.000 ha seulement sont équipés de moyens d'irrigation, l'objectif étant d'arriver à irriguer 1,2 million d'ha à l'horizon 2014. L'acquisition des équipements d'irrigation modernes est soutenue par l'Etat à hauteur de 60% au sud et à 50% au nord du pays. La production céréalière de l'Algérie a atteint 42 millions de quintaux lors de la campagne 2010-2011, contre 45 millions de quintaux lors de la campagne précédente, en raison essentiellement de la sécheresse qui a frappé plusieurs régions productrices, selon des experts du ministère.