Un procureur de l'unité nationale suédoise contre la corruption a déclaré samedi qu'il « se pencherait » sur des rumeurs de fuite à l'Académie suédoise sur le lauréat du Nobel de littérature, devenu le grand favori des parieurs en Suède juste avant l'annonce officielle. Il s'agit de « savoir s'il y a eu une fuite d'information contre de l'argent, par exemple », a déclaré le procureur Alf Johansson. « Nous nous pencherons sur les circonstances ... Nous allons revoir les données de l'Académie suédoise et nous allons nous renseigner sur le fonctionnement des paris », a-t-il indiqué. « Nous n'avons pas ouvert d'enquête », a insisté M. Johansson. « Nous allons seulement nous renseigner sur la situation », a-t-il dit. Le poète suédois Tomas Tranströmer, pressenti pour le Nobel depuis plusieurs années, a effectué une remontée fulgurante dans les paris en Suède juste avant l'annonce jeudi qu'il était lauréat du prix Nobel de littérature. Sa cote est passée de 13 contre 1 à son adversaire en matinée à 1,66 contre un juste avant l'annonce du prix à 13h00 heures (11h00 GMT) sur le site suédois de la maison de paris britannique Ladbrokes, amenant les médias suédois à s'interroger sur une possible fuite à l'Académie suédoise. Une porte-parole de la division suédoise de Ladbrokes, Sofia Hjärtberg, a indiqué jeudi qu'un changement aussi soudain dans les préférences des parieurs n'avait jamais été constaté. Questionné jeudi par l'agence suédoise TT au sujet d'une possible fuite, le membre de l'Académie Per Wästberg a indiqué qu'il n'y croyait « absolument pas ». « Outre les membres de l'Académie, il y a peut-être cinq membres du personnel » qui savent qui sera le lauréat. « Et ils le savent peut-être dix jours avant », a-t-il indiqué. La quotidien suédois Dagens Nyheter (DN) rappelle samedi qu'un débat sur une possible fuite à l'Académie suédoise avait surgit en 2008, lorsque le Français Jean-Marie Gustave Le Clezio avait obtenu le Nobel. Selon DN, Ladbrokes avait alors cessé de prendre des paris sur le Nobel de littérature puisque certains parieurs savaient vraisemblablement qui allait remporter le prix.