L'approche de la rencontre fatidique avec la présidence aiguise les tensions des uns et des autres. La Cadc de la wilaya de Tizi Ouzou semble au milieu du gué. Le coup de gueule de Belaïd Abrika, soutenu par la Coordination de la commune de Tizi Ouzou, lève en fait le voile sur la tourmente sans précédent, dans laquelle se débat la Cadc. Même si des délégués, et non des moindres, affirment que «tout va bien» et qu'il n'y a pas le feu, la réalité est tout autre. L'approche de la rencontre fatidique avec la présidence aiguise encore plus les tensions et éloigne dramatiquement les visions des uns et des autres. La réunion extraordinaire de la Cadc, lundi prochain, semble d'ores et déjà, sinon compromise, du moins aléatoire. Ajouter à cela les rumeurs les plus folles concernant les embrouillaminis auxquelles se prêterait, disent des confrères, le RCD, alléché par la future présidentielle. Ainsi, ces confrères rapportent que deux réunions secrètes auraient regroupé, pour l'une les seuls cadres de ce parti avec le Chef du gouvernement et pour la seconde une délégation mixte, délégués-militants et cadres RCD, avec le conseiller à la présidence, Rachid Aïssat. Le but, semble-t-il, étant un rapprochement de ce parti avec le clan présidentiel. D'où, ajoutent nos sources, les instructions données par ce parti à ses délégués militants pour freiner au maximum l'option du dialogue. Ce qu'auraient subodoré et Ali Gherbi et Hakim Kacimi et Belaïd Abrika, qui ont claqué la porte de leurs coordinations de wilaya. M.Issadi, membre de la présidence tournante et néanmoins délégué de la coordination de Maâtkas, a donné son point de vue en se rapprochant de notre bureau de Tizi Ouzou. Pour lui, qui déclare «respecter des réserves quant à l'action d'Abrika», dira, toutefois, que «c'est là une stratégie pour influer sur des décisions de la Cadc, quant à la position à prendre face au dialogue». Et de souligner que ceux qui disent ne plus se reconnaître dans la Cadc doivent assumer leur position. En réalité, il y a des divergences de fond et un débat sérieux portant sur toutes ces divergences devra être mené. Il ne s'agira pas d'être d'accord ou non avec le dialogue. Encore faut-il argumenter ses positions et réfléchir quant au devenir du mouvement. Ce délégué se posera des questions également sur ces consultations populaires menées à la hussarde : «Fait-on référence à ces sortes de meetings? Si c'est le cas, il y a là une indécence intellectuelle.» «Que ceux qui doutent soient les bienvenus!», précisera-t-il, M.Issadi espère que le conclave de lundi sera celui des débats «sérieux et responsables». Il reste que le conclave de Tizi Rached II, qui est en principe, la continuité de Tizi Rached I, risque fort de se tenir sans la participation de la coordination de la commune de Tizi Ouzou qui a gelé ses activités au sein de la Cadc, en guise de soutien à Belaïd Abrika. Celle-ci se réunit, en fait, aujourd'hui, pour décider sa participation ou non à ces travaux. Comme jamais auparavant, la Cadc affronte une tourmente sévère au seuil d'une rencontre décisive.