L'éventuel boycott des prochaines échéances électorales, envisagé par la coordination interwilayas, lors du dernier conclave des 11 et 12 octobre à Béjaïa, commence à susciter l'inquiétude de la classe politique et en particulier les députés, dont le mandat expire au mois de décembre prochain. A l'Assemblée comme dans les états-majors politiques des partis représentés en Kabylie, on s'interroge sur l'issue de cette crise, qui a trop duré. En effet, pour les élus du peuple, proches de la mouvance kabyle, rencontrés à l'Assemblée, c'est le pouvoir qui est le premier responsable de la dégradation de la situation politique et sécuritaire dans la région. Pour certains députés du RND et du FLN et même du MSP, il est hors de question de reporter les élections en raison du boycott des ârchs. Pour d'autres, proches du RCD, la situation est tellement critique en Kabylie qu'on ne voit pas d'issue à cette crise. «Il n'est pas question d'envisager les élections sans la Kabylie, car cela encouragerait les adeptes de l'autonomie», explique un ex-député du FFS. Alors que d'autres estiment que, d'ici à là, la situation sera réglée et la paix et la stabilité seront rétablies en Kabylie. Si les ârchs envisagent réellement le boycott des élections législatives prévues pour le mois de mars ou avril prochain, cela signifie une diminution de la présence du FFS et du RCD à l'Assemblée et, par la même occasion, la suspension de leurs actions politiques dans la région. Une situation qui n'inquiète pas pour autant le FFS qui a toujours gardé ses distances vis-à-vis de la coordination interwilayas, même s'il reconnaît son emprise sur la population dans la région. Même sentiment recueilli auprès des députés du RCD qui estiment que si leur parti est boycotté dans la région, il offrira l'occasion inespérée à des partis du pouvoir de s'y implanter. Contacté par téléphone, l'un des représentants des ârchs à Tizi Ouzou a déclaré que le boycott des élections est une option envisageable, mais qui dépend des actions à venir, notamment la marche nationale prévue le 1er novembre. Ce même représentant a exclu, cependant, l'utilisation de menaces contre les électeurs de la région, indiquant que la population kabyle a perdu espoir dans ses politiques.