Une fois de plus, la contestation prend le dessus dans la wilaya de Annaba, où des contestataires ont investi la rue et pris en otage le siège de la wilaya. 145 employés de l'entreprise des Moulins Seybouse, se sont rassemblés dans la journée de jeudi dernier, devant le bâtiment de la wilaya, brandissant des banderoles, revendiquant le départ du directeur général de leur établissement. Sur la base d'une plate-forme, portant trois revendications, relative pour la première au départ pur et simple du directeur général, le paiement de leurs deux mois de salaire et l'alimentation de l'unité en blé dur, car, selon les interlocuteurs, l'unité est à l'arrêt depuis plusieurs mois, faute de matière première. Les travailleurs des Moulins Seybouse Annaba, ont dénoncé, outre les agissements abusifs et arbitraires de leur responsable, la hogra et l'abus d'influence et de pouvoir de ce dernier à l'égard des travailleurs. Selon les documents en notre possession, dont des copies ont été remises à différentes instances, le wali Mohamed El Ghazi entre autres, les contestataires sont même allés jusqu'à parler de falsification de documents relatifs à un bien appartenant au groupe «Smid» de Constantine, dont le directeur de cette unité s'est approprié en tant que bien d'habitation. Une opération que le groupe «Smid» de Constantine aurait approuvé en dépit de son illégalité, avec la complicité des responsables de ce groupe, ont dénoncé les contestataires. Ces derniers interpellent les autorités, quant à une intervention urgente, pour mettre fin à des agissements qui sont à l'origine non seulement de la grogne des employés, mais surtout de la mauvaise gestion de leur unité. En outre, à défaut de prise en charge de leurs doléances, ou encore la non-satisfaction de ces droits légitimes, les contestataires menacent de radicaliser leur mouvement. Sont venus se rallier aux contestataires des Moulins Seybouse, les exclus des listes de logements sociaux, de la zone maritime «Toch». Affichée dans cette même journée, la liste des bénéficiaires, a fait des mécontents. Sans perdre de temps, la direction des exclus, a été vers le siège de la wilaya, devenu, depuis quelque temps et à chaque malaise vécu, par la population, le lieu de pèlerinage des opprimés. Des dizaines de citoyens se sont rassemblés ce jeudi-là devant cette institution, pour dénoncer ce qu'ils appellent la mahsoubia et la hogra. Au moment où nous mettons sous presse, un dispositif sécuritaire très important a été déployé sur les différents axes jouxtant le siège de la wilaya de Annaba, pour parer à toute éventualité, notamment en cette période où le baromètre de la tension est au rouge. Et les risques de dérapage sont perceptibles. Pour l'heure, il y a lieu de retenir que les revendications socioprofessionnelles s'enchaînent et se ressemblent à Annaba. Et le siège de la wilaya est devenu l'épicentre des rassemblements tant des travailleurs, que des exclus des listes de logements.