Les mouvements de protestation à l'intérieur de l'enceinte universitaire ont doublé d'intensité Une marche monstre à Alger, des sit-in et des rassemblements sont organisés pour protester contre le malaise qui caractérise l'Université. L´Université algérienne est de plus en plus le théâtre de contestation des étudiants qui se disent désorientés par la politique de l´enseignement supérieur engagée par leur tutelle. Les mouvements de protestation à l´intérieur de l´enceinte universitaire ont doublé d´intensité et en nombre cette année. Une marche monstre à Alger, des sit-in et des rassemblements sont organisés dans différents centres universitaires et dans différentes wilayas du pays pour protester contre le malaise qui caractérise l´Université. Mais ces derniers jours, une autre forme de contestation est apparue: la fermeture pure et simple de l´université. Cela s´est vérifié dans les wilayas de Béjaia, Chlef et Batna. Ainsi, les étudiants de l´Institut d´hygiène et sécurité industrielle de l´université Hadj Lakhdar de Batna ont fermé lundi dernier les trois entrées principales du campus empêchant, pour la seconde journée consécutive, les étudiants et travailleurs d´y accéder. Les étudiants protestataires brandissaient des banderoles revendiquant la réhabilitation du diplôme d´ingénieur d´Etat et demandant des «éclaircissements» à propos des trois diplômes LMD (licence, master, doctorat). Ils affirment une «volonté de poursuivre leur action jusqu´à satisfaction complète de leurs demandes» et menacent d´étendre le mouvement à l´ensemble des autres instituts et facultés implantés sur d´autres sites de la ville de Batna. Pour leur part, les étudiants de la wilaya de Chlef ont fermé dimanche dernier leur établissement pour demander le départ pur et simple du recteur. Dans la wilaya de Béjaïa, étudiants et enseignants ont radicalisé leur mouvement pour demander le départ du recteur. Après avoir bloqué à plusieurs reprises l´université, les étudiants sont sortis pour occuper le siège de la wilaya. Des centaines d´étudiants ont fermé l´accès principal de l´entrée de la wilaya avant-hier pour exiger le départ du recteur, Djoudi Merabet, l´accusant d´avoir traduit onze étudiants devant le conseil de discipline. Un collectif d´enseignants a publié une déclaration dans laquelle il appelle lui aussi au départ du recteur pour le dénouement de la crise. Cela étant, il faut ajouter que la Coordination nationale autonome des étudiants qui a organisé une imposante marche le 12 avril dernier, s´est réunie hier à Chlef et devait prendre une décision à la suite de cette marche. Ainsi, donc, la flamme des fermetures des routes, des APC, des sièges de daïra, des wilayas et autres institutions a atteint les portes des universités. Les citoyens n´abandonnent toujours pas cette forme de protestation pour se faire entendre et réclamer leurs droits. Hier, les deux routes nationales, les RN12 et 24 ont été fermées à la circulation par la population de la commune de Toudja dans la wilaya de Béjaïa. Scindée en deux groupes, la population de la région a bloqué la circulation au niveau de la RN12 à hauteur de Oued Ghir et l´autre axe routier la RN24 au niveau de Oued Ddas. Dans sa déclaration, la Fédération des associations de Toudja, l´initiatrice de cette double protestation, exige la prise en charge de tous les problèmes sociaux inhérents à la localité, notamment la modernisation du CW 43. Selon la Fédération des associations de cette commune rurale, une plate-forme a été soumise aux autorités locales à trois reprises. Ce mouvement de protestation s´étalera sur trois jours.