Le PT réitère ses accusations concernant les velléités de blocage des réformes nourries, selon lui, par le FLN. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a animé un meeting, hier matin, au niveau de la salle de cinéma de la ville de Draâ Ben Khedda. Ce passage par cette ville, située à 10 km du chef-lieu de wilaya, coïncide avec le mouvement de grève qui se poursuit à l'Onalait, la plus importante laiterie de la wilaya sise justement dans cette ville qui abritait autrefois le plus grand complexe industriel du textile au niveau national. D'entrée, la première dame du PT a annoncé le soutien complet et inconditionnel de son parti aux grévistes qui demandent justement la renationalisation de cette laiterie. Louisa Hanoune n'omettra pas également de fustiger l'acquéreur privé de cette unité qu'elle a accusé de tricherie et d'exploitation des travailleurs. Entre autres griefs, la patronne du PT a révélé que l'actuel propriétaire revend la poudre de lait que l'Etat importe à coup de milliards au lieu de l'utiliser dans la production de lait. La responsabilité incombe, toutefois, à l'Etat, selon elle, qui a cédé cette usine à 40 milliards alors qu'elle fait un bénéfice annuel de 80 milliards. Une situation qui a incité l'oratrice à se joindre à l'appel des travailleurs pour une commission d'enquête de l'IGF. Au même chapitre, Louisa Hanoune a appelé les pouvoirs publics à reprendre les groupements cédés aux sociétés privées et dont les contrats expirent fin 2001. Elle citera à titre d'exemple, MittalArcelor (Inde), GMA (Australie) ainsi que la gestion de l'aérogare d'Alger confiée aux Aéroports de Paris qui n'ont rien amélioré. C'est l'occasion pour elle d'affirmer que les responsables du bradage de l'économie doivent payer et à leur tête, Chakib Khelil. L'oratrice, qui profitait de son passage par Draâ Ben Khedda, a averti également sur les conséquences néfastes de l'ouverture du secteur de l'agriculture au capital. Considérant le secteur de l'agroalimentaire comme stratégique, Louisa Hanoune a appelé les citoyens à se dresser contre la cession des fermes collectives. Devant un parterre majoritairement acquis à sa cause, la première dame du PT a appelé, en choeur avec les présents, tous les patrons qui ne respectent pas les cahiers des charge, à dégager. Un slogan «Dégagez», matérialisé à l'Onalait de Draâ Ben Khedda et qu'elle a considéré comme un début de la phase qualitative de la contestation qui traverse le pays depuis les émeutes de janvier. Pour elle, personne ne sait quand les multiples facettes de cette révolution tranquille feront jonction. Elle a à cet effet, pressé le président de la République à accélérer les réformes politiques afin d'éviter le chaos. Au sujet des réformes engagées, Louisa Hanoune accusait ouvertement le FLN de vouloir saboter le train des réformes. Ses députés, affirmait-elle, font tout pour retarder l'avancée des projets soumis à l'APN. Des conditions, qui ne l'empêchent pas d'apporter son soutien à la démarche du Président, même si elle considère que le processus de réformes est biaisé car, juge-t-elle, l'actuelle Assemblée n'a pas la légitimité pour statuer sur les textes qui apporteront le changement. Seules des élections législatives anticipées sont en mesure d'amorcer les véritables changements, conclut-elle. Par ailleurs, les événement qui secouent le Monde arabe, dit-elle, sont un danger à nos frontières. Bien que Louisa Hanoune s'est dit partager les aspirations des peuples en question, il n'en demeure pas moins que pour elle, la Libye subit un coup d'Etat international. L'Algérie qui refuse de se plier aux exigences du FMI, de la Banque mondiale et de l'OMC, dit-elle, est visée par les plans de déstabilisation en cours. C'est pourquoi, selon la SG du PT, il faut couper l'herbe sous les pieds des aventuriers qui sont à la solde des multinationales.