Le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, demande à Washington de fournir les documents (sur lesquels il fonde ses accusations) «Nous sommes prêts à examiner cette question sereinement, même si elle a été créée de manière artificielle, et nous avons demandé aux Etats-Unis de nous fournir les informations à propos de ce scénario», a déclaré le chef de la diplomatie iranienne. L'Iran est «prêt à examiner» les accusations des Etats-Unis impliquant Téhéran dans un projet d'assassinat de l'ambassadeur saoudien à Washington, a déclaré hier le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi cité par l'agence officielle Irna. «Nous sommes prêts à examiner cette question sereinement, même si elle a été créée de manière artificielle, et nous avons demandé aux Etats-Unis de nous fournir les informations à propos de ce scénario», a déclaré M. Salehi. Il a réaffirmé que l'Iran avait «demandé aux Américains des informations sur les personnes impliquées pour identifier leur passé et examiner la question», tout en estimant que les accusations de Washington n'ont «pas de base solide» mais visent à «créer une histoire» pour accroître la pression contre Téhéran. La justice américaine a accusé mardi l'Iran d'avoir planifié un attentat pour assassiner l'ambassadeur saoudien à Washington, et annoncé notamment l'arrestation d'un Américano-Iranien, Mansour Arbabsiar, qui aurait été le pivot de ce projet. Téhéran a immédiatement rejeté ces accusations, criant à une manipulation destinée à diviser les pays musulmans et à isoler davantage la République islamique déjà soumise à de sévères sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et balistique controversés. Le ministère iranien des Affaires étrangères avait déjà affirmé samedi que Téhéran avait transmis à Washington «une requête claire» pour obtenir des informations sur les Iraniens mis en cause, mais que les autorités américaines n'avaient pas répondu, en «violation des conventions internationales et des normes légales». «L'Iran est un pays responsable face à ses engagements internationaux, mais nous défendons en même temps nos droits», a souligné hier M. Salehi. Téhéran a par ailleurs demandé dimanche à Washington de faciliter une «visite consulaire» à Mansour Arbabsiar, et envoyé une «lettre au gouvernement américain» par l'intermédiaire de l'ambassade de Suisse qui représente les intérêts américains en Iran depuis la rupture des relations diplomatiques irano-américaines en 1980. Pour sa part, le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement, Allaeddine Boroujerdi, a demandé aux Etats-Unis de fournir les documents dont ils disposent sur l'affaire. «Si les Américains sont sincères dans leurs affirmations (...), qu'ils remettent à Téhéran leurs documents par la voie habituelle qu'ils utilisent (...) c'est-à-dire l'ambassade suisse», a-t-il dit. La déclaration conciliante de M. Salehi intervient au lendemain d'une mise en garde du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, contre toute «action inappropriée» des Etats-Unis contre l'Iran à la suite de cette affaire. Washington a entrepris de convaincre ses alliés et d'autres pays comme la Chine, la Russie ou la Turquie de renforcer les sanctions économiques contre Téhéran pour «isoler encore davantage» l'Iran, déjà soumis à un sévère embargo occidental pour son programme nucléaire controversé. Le président Barack Obama a affirmé jeudi que le projet d'attentat contre l'ambassadeur saoudien était incontestablement le fait d'Iraniens et a exigé que le régime de Téhéran rende des comptes. L'Arabie saoudite a annoncé qu'elle préparait de son côté une «riposte appropriée» contre Téhéran et qu'elle avait demandé au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon d'informer le Conseil de sécurité du «complot odieux».