Alger est la première étape pour débattre des besoins pour le développement du secteur cinématographique et audiovisuel algérien. Autour de la table ronde, un casting de rêve qui a été choisi réunissant les administrateurs et les artistes. Il y avait les représentants de différents ministères: Culture, Communication et formation professionnelle. Mais aussi l'Entv, la cinémathèque algérienne et l'Office des droits d'auteur. Les producteurs et responsables d'associations étaient présents: l'Arpa représenté par son président Lamine Merbah, l'AVA par son responsable Boualem Aïssaoui, l'Association «A nous les écrans» dirigé par Salim Aggar, l'Association Chrysalide, représentée par la comédienne Adila Bendimerad, mais aussi l'Association des femmes réalisatrices et productrices, conduite par Yamina Chouikh. La présence de noms connus a donné un cachet particulier à l'image du réalisateur Ahmed Rachedi, de la comédienne Bahia Rachedi, du réalisateur Djaafar Gassem ou encore de l'étoile montante du cinéma algérien Abdenour Zahzah. Il y avait également la génération montante Yasmine Chouikh, Mounès Khamar ainsi que Khaled Benaïssa et Yanis Koussim. Au total plus de 50 personnalités sont venues écouter mais surtout exposer leurs demandes. c'est Ahmed Rachedi qui a ouvert le débat. Lamine Merbah puis Mme Baya Hachemi ont pris la parole. Les experts de l'UE ont écouté une vingtaine de professionnels parler sur le financement des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, du développement à la postproduction. Ils ont également parlé du statut des sociétés de production en tant que PME créatives et la nécessité de leur reconnaissance à part entière. Enfin, l'exploitation des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles et l'accès aux marchés audiovisuels au Nord et Sud de la Méditerranée. Les intervenants ont fait le bilan des financements disponibles au niveau national et posé des questions pour savoir comment accéder aux financements extérieurs. Ils ont évoqué la complexité des formules d'inscription aux projets initiés par l'Union Européenne. L'experte Catherine Buresi a expliqué qu'il est important de respecter les deadline des appels à projets et de bien respecter les lignes directrices. Baya Hachemi a proposé à l'EU de fournir des experts qui se chargeront d'assurer le suivi des inscriptions aux projets. Le deuxième volet de ce chapitre a vu de nombreuses demandes portant sur la formation tant professionnelle que spécialisée ou artistique. Formation des scénaristes, formation de formateurs, formation managériale pour accéder aux financements, rôle de la cinémathèque et de l'institution éducationnelle dans la formation des publics, sont autant de thèmes qui ont été abordés lors de ce débat. Les experts du programme sont intervenus pour expliquer les possibilités, mais aussi les limites du programme en termes d'accompagnements de projets, d'efforts d'information en direction des porteurs de projets européens. Mme Renate Roginas la «Team leader» de cette table ronde a expliqué la philosophie de cette expertise: celle d'écouter, de prendre note et ensuite de rendre compte et de proposer une aide constante et étudiée. Elle a révélé qu'Euromed Audiovisuel III s'étalera sur 600 jours d'expertise, précisant que le projet Euromed Audiovisuel II a déjà permis la mise en place d'une base de données de toutes les lois de coproductions de tous les pays concernés. Catherine Buresi a expliqué que le programme n'offre pas de formations longues et académiques, l'objectif de ce projet étant de former des métiers artistiques importants comme producteurs, distributeurs ou vendeurs de programmes audiovisuels ou cinématographiques, en ajoutant que l'UE n'offre pas d'aide à l'investissement. Ahmed Bedjaoui a ajouté que cette réunion a permis d'avoir beaucoup d'informations qui permettront de développer les compétences. Lyes Benaribi, responsable de la production exécutive à l'Entv, a indiqué qu'il y a un effort à faire en matière de structuration. Le deuxième volet a porté sur les sociétés de production, leurs statuts de PME créatives d'emploi et d'images porteuses pour le dialogue social. Les participants ont souhaité que la tendance de la réouverture des salles vienne offrir au cinéma l'occasion de retrouver son public. La présence de jeunes cinéastes et producteurs avec leur spontanéité et leur talent, à côté de représentants qu'on pourrait appeler de génération moyenne ou ancienne avec toute son expérience et sa générosité, la participation des secteurs de la formation, la contribution du mouvement associatif (production, réalisation, festival), et de la télévision algérienne, ont donné à voir, au-delà du déficit de communication qui reste à combler dans un cadre algéro-algérien une réelle volonté de s'inscrire comme des partenaires actifs d'Euromed III pour l'acquisition d'un savoir-faire pluriel à mettre en service, avec plus de professionnalisme, du développement des capacités cinématographiques et audiovisuelles dans notre pays. En tout cas une conclusion a faite également par Ahmed Rachedi, qui a déclaré que l'Algérie possède 800 sociétés de production et aujourd'hui, il est plus que jamais temps de se réunir entre Algériens, se concerter avant d'entreprendre les possibilités de coopération.