La production télévisuelle et cinématographique en Algérie demeure encore insuffisante, sans compter l'absence de salles de cinéma, le manque de visibilité, de formation et d'écoles dédiées à l'apprentissage du septième art. Pourtant, les créateurs dans le pays ne manquent pas de motivation et de volonté, à l'exemple des adhérents et membres de l'Association des réalisateurs et producteurs algériens (ARPA), présidée par le cinéaste Lamine Merbah — depuis le 8 décembre 2008 — qui, avec un certain nombre de revendications, ont engagé le débat et les discussions avec la télévision algérienne et le ministère de la Culture. Mais leurs démarches s'avèrent vaines pour l'instant, malgré la signature d'une convention avec l'Office national des droits d'auteur (ONDA), stipulant que chaque diffusion sur la chaîne terrestre doit être suivie par une rémunération. Mais entre la théorie et la pratique, il y a souvent un fossé, surtout dans nos administrations. D'ailleurs, le cahier des charges de l'EPTV date de 2006 ; depuis, beaucoup de paramètres ont changé, mais pas le cahier. Lors de l'assemblée générale de l'ARPA, le 8 février dernier, à laquelle tous les réalisateurs et membres de l'association ont été conviés, le programme d'action du premier trimestre 2010 était au centre des débats. Lamine Merbah, a, dans une allocution, donné l'orientation générale de l'ARPA et les principaux axes du débat. Le premier souci auquel se heurte les réalisateurs et producteurs, ce sont les fonds d'aide à la production cinématographique qui varient entre 10 000 000 et 30 000 000 DA. Que représente cette somme lorsqu'on sait qu'un film coûte beaucoup d'argent et que la plupart des sponsors en Algérie n'investissent pas dans le cinéma, parce que ce n'est, selon eux, pas lucratifs ? Du moins, le bénéfice n'arrive pas assez vite. L'ARPA appelle à l'augmentation substantielle de l'allocation ; et pour plus d'efficacité et de transparence, elle appelle à la présence d'un membre de l'ARPA au sein de la commission de lecture, en tant qu'observateur. “Nous demandons aussi une réelle intégration dans la grille de la production nationale pour une meilleure prise en charge des besoins de la télévision. Cette nouvelle contribution et ce nouveau partenariat avec l'ENTV que nous souhaitons construire ne peut se faire qu'avec la révision des barèmes qui sont appliqués aujourd'hui et qui sont devenus obsolètes, compte tenu du renchérissement du coût de la vie, mais aussi des exigences d'une production de niveau international”, est-il écrit dans un communiqué adressé par le bureau de l'ARPA à notre rédaction. Grand nombre de présents à cette AG ont pris part au débat, développé et confronté leurs points de vue. Pour Moussa Haddad, “je suis pour le relèvement de l'aide ministérielle”. Ali Mouzaoui, de son côté, pense qu'il serait utile que la préoccupation de l'ARPA s'oriente vers la situation de certains collègues qui “sont dans le plus grand dénuement”. Ainsi, les professionnels de l'ARPA attendent que le ministère de la Culture augmente l'aide, mais est-ce suffisant pour la création d'une industrie cinématographique ou pour que le téléspectateur algérien regarde un film “made in Algeria”, sans attendre le mois de Ramadhan ?