Les nouvelles autorités libyennes doivent proclamer dimanche la « libération totale » du pays, ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement chargé de gérer la transition après 42 ans d'un règne sans partage de Mouammar Kadhafi, tué jeudi. L'annonce, attendue dans l'après-midi, sera faite à Benghazi, deuxième ville du pays à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, et ancienne « capitale » de la rébellion, qui y a vu le jour à la mi-février. Le Conseil national de transition (CNT) attendait la prise de Syrte, dernier bastion pro-Kadhafi tombé il y a trois jours, pour déclarer la « libération totale » du pays, condition sine qua non à l'ouverture de discussions pour la formation du gouvernement de transition. Selon la feuille de route publié en septembre, le CNT prévoit la mise en place d'un gouvernement de transition un mois maximum après l'annonce de la libération. Ce gouvernement devra organiser sous huit mois l'élection d'une Assemblée nationale qui désignera un Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution et organisera des élections générales dans un délai maximum d'un an. De multiples luttes de pouvoir au sein du CNT risquent de compliquer la donne pour former le gouvernement: libéraux contre islamistes, tensions régionalistes, rivalités tribales, ambitions individuelles ou pour le contrôle des revenus du pétrole. Après plusieurs semaines d'intenses tractations pour remanier le gouvernement, le nouveau pouvoir avait ainsi annoncé le 3 octobre la reconduction d'un exécutif provisoire quasi inchangé, repoussant la formation d'un nouveau gouvernement à la proclamation de la libération du pays.