Des fourgons sont utilisés par les villageois pour rejoindre la capitale de la wilaya. Le secteur du transport connaît une grande dynamique de changement ces derniers mois dans la wilaya de Tizi Ouzou. Des améliorations ont été apportées mais des imperfections demeurent encore largement visibles. Les populations restent encore partagées entre scepticisme et optimisme. Dans les arrêts, les avis divergent alors que les aspirations sont partagées. «Je ne vois pas d'amélioration. Je ne peux même pas me rendre au siège de daïra sans passer par la ville de Tizi Ouzou», témoigne Hamid habitant la commune de Boudjima. En effet, sur le terrain, au chef-lieu de la daïra de Makouda, les arrêts sont d'abord situés sur les abords de la RN 72 reliant la ville de Tizi Ouzou au littoral. Ce lieu, très fréquenté par les citoyens de Boudjima n'offre pas de ligne vers cette commune. «Ceux qui veulent se faire délivrer un document administratif, doivent aller d'abord dans la ville de Tizi Ouzou avant de revenir vers Makouda alors que Boudjima n'est distante que de 10 km du chef-lieu de daïra», renchérit un autre jeune rencontré au guichet des passeports. En effet, l'exemple de la daïra de Makouda qui souffre de ligne vers les communes qui la composent renseigne suffisamment sur le manque à gagner en matière d'organisation du secteur. Malgré la disponibilité des véhicules, essentiellement ceux obtenus par des crédits de l'Ansej, les communes restent insuffisamment reliées entre elles. «Je ne vois pas la nécessité de désengorger la ville de Tizi Ouzou sans relier les communes entre elles. C'est cette connexion entre localités qui créera les conditions de développement local.» Cette idée est venue d'un fonctionnaire à la daïra qui reconnaît le manque. En effet, beaucoup de citoyens affirmaient qu'aller à Tizi Ouzou est, pour eux, une véritable expédition.. «Si les communes étaient reliées entre elles, les gens feraient du commerce, des affaires et investiront sans être obligés de louer en ville. La dynamique s'enclenchera dans tous les chefs-lieux de communes. Les gens n'iront plus à Tizi Ouzou. Le nouveau plan de transport pour désengorger la ville est une perte d'argent alors qu'on aurait pu réaliser le même but en gagnant de l'argent», préconisait, un peu en retard, un autre jeune universitaire. A ces manques, vient se greffer un autre problème. La majeure partie des lignes opérationnelles à travers les localités sont assurées par des clandestins. Des propriétaires de fourgons travaillent dans le transport sans autorisation ni aucune condition de sécurité. Les services concernés font totalement fi de la sécurité des voyageurs. «Oui, je sais que je ne suis pas couvert en cas d'accident. Je ne suis pas un enfant, j'ai plus de cinquante ans. Mais il n'y a pas d'autre solution. Le clandestin ou rien», répond Ali. Selon de nombreux témoignages, c'est ce laisser-aller qui a motivé les transporteurs à augmenter leurs tarifs. Pour rappel, il n'y a pas un mois, les propriétaires des bus vers Alger ont défié les pouvoirs publics en imposant les augmentations malgré le refus des autorités.