Anticipant d'éventuels mouvements qui paralyseraient l'Université, le ministre aligne ses chiffres. Le ministre de l'Enseigne-ment supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a estimé hier, que les étudiants algériens, toutes filières confondues, doivent être heureux de la qualité de leur formation en Algérie, au lieu de passer leur temps à dénigrer les uns les autres, alors qu'ils acceptent de faire n'importe quoi sans tenir compte de leurs diplômes rien que pour suivre des études à l'étranger. «Je suis outré de voir des ingénieurs de haut niveau accepter n'importe quoi pour s'inscrire à l'étranger», a-t-il regretté dans une conférence de presse qu'il a animée au siège de son ministère à Alger. Par ailleurs, ce qui n'a pas été rappelé est le fait qu'il y a beaucoup de causes qui poussent ces étudiants à faire n'importe quoi. Ils ne voudraient surtout pas rester adossés au mur dans des cités à longueur d'année et renforcer les rangs des chômeurs. Après avoir rendu un vibrant hommage à la presse qui a accompagné le secteur de l'enseignement supérieur dans tout le processus des inscriptions, orientations et autres domaines d'activités, le ministre a ajouté que le nombre des places pédagogiques et d'hébergement dépasse la demande des étudiants dans certaines universités. Il a ajouté, à l'occasion de la réunion annuelle des recteurs des universités algériennes, que le nombre de nouveaux étudiants inscrits pour l'année universitaire 2011-2012 est de 237.000, toutes spécialités confondues. Ce nouveau chiffre porte le nombre des étudiants à plus de 1.200.000. Cependant, Rachid Harraoubia déplore la saturation dans certaines universités du pays et les insuffisances. Le nombre de lits dans les cités universitaires répond au besoin des étudiants, selon le ministre de l'Enseignement supérieur. En termes d'hébergement, l'année 2011-2012 enregistre la réception de 85.000 lits supplémentaires, soit 600.000 lits en tout. Six restaurants centraux ont étés ouverts à travers le pays. Par ailleurs, le ministre a indiqué que le nombre de nouveaux postes de formation à pourvoir en magister est de plus de 5000. Répondant à la question de la fuite des cerveaux, notamment le cas des professeurs d'université, le ministre à rendu un vibrant hommage aux enseignants de l'Université algérienne, qu'ils soient en Algérie ou à l'étranger. «Ceux qui sont partis à l'étranger ne sont pas partis pour des raisons financières mais c'est pour se protéger du désastre de la tragédie nationale», a-t-il déclaré. «Ceux qui sont restés dans le pays sont aussi à honorer», a-t-il affirmé. Depuis deux ans, bon nombre de professeurs algériens ont commencé à revenir au pays, dit-il, tout en soulignant l'importance de la présence des professeurs algériens dans toutes les universités du monde, afin de suivre l'évolution de la science et différentes technologies qui évoluent sans cesse. Au sujet de la formation universitaire qui répond aux besoins de l'entreprise algérienne, le ministre a annoncé que son secteur à retenu 2700 projets de recherche qui vont dans le sens de l'innovation et développement des compétences et capacités productives tous secteurs confondus à l'échelle nationale. Les écoles de formation supérieure qui forment les cadres sont considérées comme une complémentarité du secteur de l'enseignement supérieur. Tout ce qui vient apporter une valeur ajoutée au pays est le bienvenu, a souligné le ministre. Répondant à la question de la sécurité dans les enceintes universitaires, le ministre déplore le comportement de certains responsables et des étudiants qui invitent des éléments étrangers au sein de la cité universitaire. «C'est pour la sécurité des étudiants que nous avons mis en place les cartes magnétiques qui leur facilitent l'accès et contribuent à la sécurité des établissements», précisera-t-il. Quant à la mise en place du nouveau système LMD, le Dr Rachid Harraoubia a été explicite. Selon lui, le système LMD tient compte des capacités de chaque étudiant. Il y a des étudiants qui assimilent facilement et d'autres passent des années à l'université sans résultat apparent, selon le ministre de l'Enseignement supérieur.