Ould Ali El-Hadi a souligné le caractère autonome du mouvement qu'il préside. La distribution des arazen (prix) a marqué la clôture de l'université d'été organisée par la tendance du MCB présidée par Ould Ali El-Hadi. L'université d'été, qui s'est déroulée du 1er au 13 août à l'Institut national des arts dramatiques de Bordj El-Kiffan, a vu la participation de près de 200 militants, dont des enseignants de la langue amazighe à l'intention desquels a été organisé un séminaire portant sur la culture et la pédagogie. Ould Ali El-Hadi a, une nouvelle fois, souligné le caractère autonome du mouvement qu'il préside par rapport aux partis politiques. «Je ne nourris aucune animosité à leur égard, seulement on ne veut pas tomber sous leur mainmise», a-t-il précisé. Quelles sont les raisons qui l'ont amené à quitter le giron du RCD? Ould Ali El-Hadi répond: «Parce qu'il y a absence de pratique saine et loyale dans cette structure, il n'y a pas de débat contradictoire et il n'y a pas non plus d'acceptation de l'opinion des autres, on fait tout pour bâillonner les militants qu'on n'associe pas à la prise de décision fût-elle importante.» Ould Ali El-Hadi établit un bilan positif des 13 journées d'étude. «15 wilayas du pays y ont pris part, des recommandations pratiques et concrètes ont été énoncées», a-t-il dit. Selon lui, l'ensemble des objectifs assignés à cette université a été atteint. «Nous avons pu ainsi échanger nos points de vue et nos expériences. Nous avons pu aussi procéder au recensement des problèmes existants à l'échelle du pays. Ce qui est important c'est que nous avons défini une stratégie ainsi qu'un programme de réhabilitation de l'amazighité en tant que langue, culture et identité.» Il ajoute: «Nous avons engagé également une réflexion autour du futur congrès du MCB. Dans le même ordre d'idées, nous avons créé une Coordination nationale des associations amazighes (Cnaa). Un coordinateur a été déjà désigné à sa tête. La Cnaa est dotée d'un exécutif et d'un conseil national.» Deux représentants de partis politiques, Abderazek Dahdouh, chef de cabinet de Ali Benflis, et Karim Labcheri, député du PT, étaient présents lors de la cérémonie de clôture. Le représentant du FLN, a plaidé pour la défense de l'identité et de la promotion de tamazight. «Défendre l'Algérie, c'est défendre sa première composante, la plus importante qu'est l'amazighité, ce n'est pas seulement un droit, mais un devoir citoyen», a-t-il dit. Le FLN, a affirmé Dahdouh, est «disposé à travailler la main dans la main avec le MCB». De son côté, le représentant du parti de Louisa Hanoune s'est félicité de la présence de représentants de pays étrangers. «Notre but ne sera atteint que lorsque tamazight sera décrétée langue nationale et officielle et lorsque l'Etat algérien sera amené à dépenser de l'argent pour son enseigner partout dans le pays», a-t-il clamé. Le professeur Hacène Hirèche, enseignant à l'université Paris VIII, s'est étalé, quant à lui, sur l'alphabétisation des adultes berbérophones auxquels il a rendu un vibrant hommage. Il a plaidé pour «une pédagogie ciblant les adultes sans lesquels tamazight n'aurait jamais pu être transmise jusqu'à nous». Cet enseignant a invité à réfléchir sur la création d'un diplôme (CAP) dans toutes les disciplines en tamazight. Notons que l'université d'été a décidé un certain nombre de recommandations dont «la réitération du soutien du MCB au Mouvement citoyen de Kabylie (...) et invite les animateurs du Mouvement à dépasser leurs divergences et querelles». la mise en place d'une institution scientifique (académie) qui se chargera exclusivement de la langue amazighe; la dotation des enseignants de tamazight d'un statut», «la généralisation de l'enseignement de tamazight à tous les niveaux», «l'Etat algérien est tenu de réaliser de grands projets en faveur de la culture amazighe à l'exemple des radios locales et d'une chaîne de télévision d'expression amazighe; la tenue d'une conférence nationale des cadres du MCB à la rentrée sociale (...) pour l'organisation du congrès du MCB.»