«le monde doit renforcer sa capacité à prévenir et à faire face à la menace d'attaques terroristes.» Consciente des dangers que fait courir la menace terroriste, l'Organisation des Nations unies fait de la lutte antiterroriste sa principale préoccupation, au moment même où le phénomène gagne de plus en plus du terrain avec l'arrivée au pouvoir des formations islamistes en Afrique, à l'image de la Tunisie et la Libye, marquée par un retour des wahhabites et notamment salafistes, en Orient comme c'est le cas en Syrie, selon des stratèges bien avertis. Si pour la Tunisie la montée d'Ennahda s'est faite sans armes, en Libye, contrairement à toutes les interprétations du droit international, cette situation a été obtenue avec l'aide des Occidentaux, intervention dont les stigmates se font de plus en plus sentir en Syrie, qui mène depuis plusieurs mois une guerre sans relâche contre les groupes armés qu'on aime appeler par euphémisme «la force de l'opposition». L'ONU est surtout inquiète de l'usage éventuel d'armes chimiques et biologiques et recommande une meilleure coopération. Eludant l'importance des grandes manifestations contre les régimes capitalistes et la crise financière dans le monde occidental, en Europe et plus particulièrement aux USA, l'ONU place au-devant de ses préoccupations la lutte antiterroriste et l'utilisation d'armes chimiques et biologiques. A ce titre elle propose que l'Equipe des Nations unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophe (Undac) soit formalisée en tant que mécanisme de coordination des interventions en cas d'urgences chimiques ou biologiques. Ces recommandations font suite au rapport qui stipule qu'il faut améliorer les systèmes de surveillance sanitaire pour les êtres humains, les animaux et les plantes afin de mieux protéger la chaîne alimentaire, relevant que les systèmes d'alerte précoce et de détection de fuites biologiques ou chimiques demeurent insuffisants. De même, l'ONU appelle au renforcement des relations entre Interpol, l'organisation de police internationale mandatée pour enquêter sur les cas d'utilisation présumée d'armes biologiques et chimiques, et les organisations chargées d'intervenir de façon technique ou humanitaire en cas de telles attaques. Dans ce même rapport, il est souligné le besoin d'une attention plus grande à la phase de récupération après une fuite biologique ou chimique lors d'une attaque terroriste et de mieux préparer et coordonner le flux d'informations en situation de crise, et ce par la création d'un groupe de communication qui aura pour mission de partager et diffuser l'information. Cette inquiétude intervient au moment où l'on croit savoir que ce genre d'armes très nuisibles serait en circulation en Libye, dont la menace serait très conséquente, pas seulement pour la région. Dans ce contexte Ctitf (équipe spéciale de lutte contre le terrorisme), mise en place en 2005, rapporte dans son rapport que «le monde doit renforcer sa capacité à prévenir et à faire face à la menace d'attaques terroristes perpétrées avec des armes chimiques ou biologiques», indiquant qu'aucune entité onusienne en particulier n'a actuellement la responsabilité de mener cet effort. Et d'affirmer: «Les mesures prises pour développer et améliorer la préparation à une attaque par armes biologiques ou chimiques devraient être planifiées dans un contexte plus large qui prend en compte l'ensemble des facteurs chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.» Ce même rapport indique que les organisations qui sont compétentes dans les domaines des armes biologiques ou chimiques devraient développer leur coordination et leurs systèmes de partage d'informations. Pour atteindre ces objectifs, la Ctitf s'est déclarée prête à faciliter la mise en place d'une plate-forme permanente pour des échanges réguliers d'informations, plaidant en même temps pour des approches régionales adaptées aux programmes d'assistance technique pour améliorer la préparation et la prévention.