«Un peuple sans culture est un peuple sans parole» Proverbe arabe Après la faillite de Tarek Ben Ammar à Paris, la chute de Berlusconi du gouvernement, l'avenir de la chaîne privée Nessma TV est plus que jamais dans le flou total. Le P-DG Nebil Karoui ne commente plus les débats de la scène politique et se fait discret depuis la victoire aux élections du 23 octobre du mouvement Ennahda. Et comme un malheur n'arrive pas seul, l'agence Sigma vient de publier les résultats de l'audience des chaînes de télévision les plus regardées par les Tunisiens en octobre. Il s'avère que la télévision laïque a chuté dans l'audience. Nessma TV, qui a occupé la première place durant le mois de Ramadhan, a chuté à la cinquième place en octobre avec 5,6% seulement de taux de pénétration. La première place a été occupée par Al Wataniya 1 avec un taux de pénétration moyenne quotidienne (en milieu urbain) de 37,7% suivie de loin par Hannibal TV avec 12,2%, puis MBC 4 avec 8,8% et Al Jazeera avec 7,2%. Selon les médias tunisiens, cette chute qui n'est cependant pas liée à la polémique de la diffusion du film Persépolis puisque l'enquête de Sigma a été réalisée entre le 6 et le 12 octobre, reflète plus la mauvaise programmation de la chaîne. Il s'agit vraisemblablement d'une question de programmation puisque la première émission de Nessma (Dhayf el Ousbou) se classe à la 6e place derrière le journal de 20 heures de Wataniya (1re place avec 35,7%) et quatre émissions de Hannibal TV (Al Moustamaâ Karim avec 20%, Essaraha raha avec 10,9%, Bila moujamala avec 8,4% et Hannibal Sport avec 8,1%). Sur le plan publicitaire, c'est la première télévision privée Hannibal TV qui se place au premier rang avec 1,6 MDT d'IP théorique en octobre, puis Wataniya 1&2 avec 1,4 MDT et Nessma TV avec un million de dinars. Un chiffre bien inférieur aux attentes, surtout que la télévision des Karoui en est à sa troisième année d'existence. Suite à la chute de Berlusconi, il n'est pas exclu que le magnat des médias italiens se sépare de cette chaîne devenue aussi bien un gouffre financier qu'un boulet politique. Les émissions de la chaînes n'attirent plus personne et même son journal, pourtant bénéficiant d'un grand studio, n'a pas eu le succès escompté. Un JT sans image exclusive et surtout sans rédaction technique et journalistique. Nessma TV utilise même le journaliste pour les émissions spéciales et les programmes de cinéma du Maghreb. Une politique de réduction des frais qui témoigne des difficultés financières de cette télévision qui se présentait comme l'avenir de l'audiovisuel dans le Maghreb. [email protected]