«Le commerce de la datte peut rapporter gros» Le palmier dattier intéresse de plus en plus les chercheurs qui veulent échanger leurs expériences pour préserver les 1000 variétés que constitue notre riche patrimoine. L'Algérie possède les meilleures dattes au monde. Des millions d'Algériens le savent. Rares sont ceux qui savent, par contre, que notre patrimoine dattier renfermait un millier de variétés, dont plus d'une centaine rien que dans la région de Biskra devenue célèbre grâce à la Déglét Nour. En organisant, pendant deux jours, à l'Institut national agronomique d'El Harrach, un symposium réunissant une cinquantaine de spécialistes nationaux et internationaux, les initiateurs comptent relancer le commerce de la datte, une activité aux potentialités énormes mais qui pèche malheureusement par un manque d'organisation. «Le commerce de la datte peut rapporter gros, à condition d'aider les producteurs à s'organiser et améliorer leur production», nous a déclaré, en marge de la conférence, dimanche, un fellah de Ghardaïa. Profitant de ce rendez-vous, Hamdou Garagouz, a aménagé un petit espace pour y exposer quelques unes des 50 variétés de dattes toutes issues de sa palmeraie. Tout en invitant les participants à les goûter, il a indiqué que «plusieurs variétés sont menacées de disparition à cause du peu d'intérêt qui leur est accordé.»Et de préciser: «La dala, la ghars et l'ouksala sont très demandées sur le marché, mais la tafzouine, la tazerzeït, la taoudant la tazizaout, la ouarous, la sebaâ bedraâ, la tamjouhert, la benkbala et autre beid lehmem, sont aussi très succulentes, malheureusement elles sont méconnues du grand public.» Pour le docteur Noureddine Boulenouar, maître de conférence, chargé de la biochimie à l'université de Béchar, «les maladies qui ravagent les palmiers dattiers, préoccupent au plus haut point les chercheurs.». Il s'agit du bayoud, un champignon qui affecte principalement les palmeraies. «Le bayoud est un champignon doté d'une résistance étonnante. Il peut survivre jusqu'à huit ans et parfois plus dans le sol, à une profondeur d'un mètre en infectant les racines», indique-t-il. Selon lui, il n'y a pas trente six chemins, «seul un traitement de la maladie par des produits d'origine végétale peut venir à bout du bayoud.» Ces plantes existent en abondance, principalement dans le Sud ouest algérien. «Nous ciblons des plantes du Sud Ouest algérien en matière de traitement génétique, par la production, notamment, de cultivars de palmiers dattiers résistant au bayoud et avec une bonne qualité dattière», précise-t-il. Parlant des travaux de recherche et des résultats auxquels son équipe et lui sont parvenus, le maître de conférence ajoute: «Nous avons pu isoler des produits qui ont montré un bon effet d'inhibition de ce champignon. Ces résultats nécessitent d'autres travaux pour arriver à un traitement efficace». S'agissant justement de la recherche et plus précisément des autres groupes, le docteur Noureddine Boulenouar estime qu'«il existe plusieurs groupes de recherche qui activent dans ce domaine mais malheureusement il n'y a pas de coordination entre eux.» Et de conclure: «Nous recommandons une coordination par la création d'un réseau pour arriver au but.».