Un arrêt de travail de 15 jours est accordé à celui atteint de conjonctivite. Une flambée épidémique de conjonctivite frappe de plein fouet, depuis une semaine, la capitale seule et non Oran et Constantine comme cela a circulé récemment. Aussi dans le but de sensibiliser l'opinion publique sur cette maladie et sur les mesures préventives à prendre pour éviter d'être contaminé, le directeur de la prévention a organisé hier une conférence de presse au siège du ministère de la Santé. D'emblée, le Dr Mohamed Kamel Kellou, a exprimé l'inquiétude du ministre face aux différentes épidémies qui continuent à affecter le pays surtout devant l'absence d'une coordination intersectorielle puisque, en dépit de l'existence d'un arsenal juridique, les autres ministères ne s'impliquent pas complètement dans le volet sanitaire chacun selon ses prérogatives. Ils a, en outre, tenu à apaiser l'inquiétude de l'opinion nationale en confirmant que la conjonctivite ne touche que la capitale seulement, il a également précisé qu'il s'agit bien d'une épidémie vu le nombre considérable de personnes qui ont été atteintes. Dans ce contexte, les trois chefs de service ophtalmologie des trois hôpitaux situés dans la capitale, en l'occurrence Parnet, Beni Messous et Bab El-Oued ont avancé les chiffres concernant les cas de conjonctivite enregistrés. Pour le premier hôpital qui regroupe la région de l'Est en plus du Centre, le chef du service ophtalmologie a révélé avoir enregistré jusqu'à avant-hier à 14h, 230 cas. Dans ce contexte, l'interlocutrice a dévoilé à l'assistance que vu le nombre de malades, il a été décidé d'ouvrir un autre poste de consultation. Le chef du service ophtalmologie de l'hôpital de Beni Messous, regroupant la population de l'ouest d'Alger, a de son côté révélé le chiffre de 400 cas de conjonctivite. Celui du CHU de Bab El-Oued a dévoilé le chiffre de 403 malades. Il est à signaler qu'il regroupe outre les habitants de Bab El-Oued ceux de Mustapha-Bacha puisque cette structure sanitaire est en rénovation. Le directeur de prévention a précisé que là où la densité de population est forte, la conjonctivite connaît une recrudescence effroyable. Concernant les causes qui ont favorisé l'apparition de l'épidémie, Dr.Kellou les a résumées en trois facteurs le premier concerne l'écologique à savoir que la saison estivale de cette année est caractérisée par un été chaud et long, ce qui constitue un milieu favorable à la propagation du virus, «ce dernier est viral et non bactériologique», a-t-on appris auprès de l'interlocuteur. Le deuxième facteur est la transmission du virus d'une personne à une autre. Par ailleurs, le dernier facteur concerne directement le virus qui se caractérise par le génie et la virulence. Dans le même contexte, l'interlocuteur a tenu à préciser que la baignade dans la piscine et à la mer n'a aucun lien avec la maladie. A propos des mesures que doit prendre le malade pour éviter la transmission du virus, le directeur de la prévention a avancé plusieurs mesure dont la principale reste la propreté et l'hygiène du malade et de l'environnement sans oublier de citer l'isolement du malade du groupe de personne dans lequel il vit et travaille. Dans ce sens, un arrêt de travail de 15 jours est accordé à celui atteint de conjonctivite. Le Dr.Kellou a également signalé à l'assistance qu'il n'y a pas de raison à avoir peur que l'épidémie passe à un stade critique puisque toutes les dispositions matérielles et humaines ont été mobilisées pour parer à ce genre de situation. Il a également annoncé que les antibiotiques sont disponibles au niveau des structures sanitaires et sans nous préciser l'estimation de l'enveloppe financière. Il ne nous a pas caché son inquiétude quant au coût excessif d'une telle situation. L'épidémie de la conjonctivite disparaîtra avec la fin de la saison estivale selon les propos du docteur Kellou. Signalons que la conjonctivite correspond à l'inflammation de la muqueuse conjonctivale, très vascularisée, c'est une affection fréquente. Dans la majorité des cas, elle est bénigne sauf pour les trachomes qui demeurent encore à l'origine d'un grand nombre de cécités.