Une «guerre civile» est possible en Syrie alors qu'une partie de l'opposition commence à répliquer par les armes à la répression du régime Assad, a estimé vendredi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton dans un entretien à la chaîne NBC. «Je pense qu'il pourrait y avoir une guerre civile, avec une opposition très déterminée, bien armée et finalement bien financée», a-t-elle déclaré. Cette action armée, ajoute-telle, serait «sinon dirigée, du moins certainement influencée par des déserteurs de l'armée. Nous le voyons déjà, et nous détestons cela parce que nous sommes en faveur de manifestations pacifiques et d'une opposition non-violente». L'évaluation de Mme Clinton contraste avec la prudence jusqu'alors observée par Washington. Un porte-parole de la diplomatie américaine avait expliqué, jeudi encore, que parler de «guerre civile» en Syrie revenait à donner raison au président Bachar al-Assad. Pour Washington, la situation est celle du «régime Assad menant une campagne de violence, d'intimidation et de répression contre des manifestants innocents». «Nous ne voyons pas cela comme une guerre civile», avait insisté Mark Toner. Mme Clinton a pris soin de souligner vendredi que c'était «le régime Assad», par sa violence depuis des mois, qui avait poussé le peuple à «prendre les armes contre lui». Les forces syriennes ont tiré pour disperser des milliers de manifestants hostiles au régime vendredi, tuant au moins douze civils dont deux enfants, à la veille de l'expiration d'un ultimatum arabe sommant Bachar al-Assad de cesser la répression. On assiste parallèlement à la multiplication des attaques de militaires dissidents.