Emouvante, autant par sa simplicité que par le nombre restreint de personnes qui avaient tenu à y assister, une cérémonie du souvenir a été organisée, jeudi, dans l'enceinte de la Maison de la presse, par le Comité de coordination pour la vérité et la justice, issu des familles des victimes du terrorisme. Les membres de ce comité avaient invité, pour l'occasion, les citoyens «épris de liberté et de justice» à venir allumer la bougie de l'espoir et de la dignité pour une Algérie «qui, quarante ans après son indépendance politique, se retrouve dans un processus de dégénérescence généralisée». Parmi les rares personnes qui avaient tenu à faire le déplacement pour participer à cette cérémonie, il a été noté la présence de M.Abdelhak Bererhi, membre du Mouvement des républicains et de la moudjahida, Mme Louisa Ighilahriz. La déclaration remise, pour l'occasion, à chaque personne présente, par les membres du comité, rappelle que le pays est confisqué et dilapidé par une succession interminable de pseudo-dirigeants «rivalisant de clanisme, d'incompétence, de corruption, de rapine, de mensonge, de prédation et de mercenariat». Elle relève l'immense fiasco de l'Algérie, amplifié ces douze dernières années par la vacance de l'Etat national, le recul socioéconomique prononcé, et la guerre totale déclarée au pays par l'islamisme, avec son lot de génocide à grande échelle et de destruction, systématique de l'infrastructure nationale, «avec la complaisance lâche, voire la complicité des gouvernants». Le comité invita l'assistance à allumer une bougie pour que revive l'Algérie et que son peuple se la réapproprie. Cette cérémonie, indiquent ses initiateurs, a été organisée pour se remémorer les sacrifices de tous les artisans de la construction républicaine «en particulier les journalistes de la presse indépendante, les soldats, les intellectuels, les militants de la démocratie, les policiers, les enseignants et tous ceux qui tiennent l'Algérie à bout de bras». «Allumons une bougie, invite la déclaration, en particulier pour la survie de la presse indépendante qui a eu le courage de dévoiler, au grand jour, la nature maffieuse du régime «qui tient notre pays en otage et en dispose en maître absolu». Allumons une bougie pour, qu'à l'occasion de l'élection présidentielle d'avril 2004, ce régime disparaisse à jamais et que notre pays voit la naissance d'une deuxième République et amorce son entrée véritable dans le progrès et la modernité.» Les deux fourgons du corps national de sécurité, qui avaient été dépêchés à proximité immédiate de la Maison de la presse, afin de prévenir tout débordement, se sont révélés, après coup, autant disproportionnés qu'inutiles compte tenu, malheureusement, de la faible assistance qui était venue prendre part à cette manifestation.