Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a reçu pour la première fois lundi à Londres un groupe d'opposants syriens, qu'il a encouragés à constituer un front uni et à maintenir «une attitude non-violente» face au régime. M. Hague avait précisé avant la rencontre que son initiative visant à accentuer la pression sur le régime du président Bachar al-Assad ne constituait pas à ce stade une «reconnaissance formelle» de l'opposition encore fragmentée. Au nombre de ses interlocuteurs figuraient Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la plupart des courants de l'opposition syrienne, Haitham Mana, représentant pour l'Europe de la Commission nationale de coordination pour le changement démocratique, et diverses personnalités indépendantes. A l'issue de la rencontre, M. Hague a répété que la Grande-Bretagne était «favorable au départ d'al-Assad» et expliqué avoir insisté auprès des opposants «sur l'importance de parvenir à mettre en place une plateforme unique et un organisme d'opposition unifié». «J'ai aussi insisté sur l'importance de maintenir un caractère non-violent à leur protestation», afin de mieux préserver le soutien de la communauté internationale, et de s'entendre sur une alternative politique qui respecte les droits des minorités, a dit le ministre lors d'une interview aux principales chaînes télévisées britanniques. M. Hague a confirmé avoir désigné une ancienne ambassadrice à Beyrouth, Mme Frances Guy, pour s'occupera à plein temps du développement des contacts avec l'opposition syrienne. «Nous n'en sommes pas à les reconnaître formellement, en partie parce qu'il s'agit de groupes disparates et qu'il n'existe pas de conseil national unique, comme c'était le cas en Libye, et puis aussi parce que la communauté internationale n'en est pas là», avait-il cependant fait valoir quelques heures avant la rencontre. A ce jour, les nouvelles autorités libyennes sont les seules à reconnaître le CNS. William Hague s'est par ailleurs félicité de la mobilisation de la Ligue arabe et de l'Union européenne notamment, en vue de mettre un terme à la répression des manifestations par le régime syrien qui, en neuf mois, a fait plus de 3.500 morts, selon l'ONU. «Nous n'envisageons pas et n'encourageons pas à l'action militaire en Syrie comme nous l'avons fait en Libye», a-t-il cependant indiqué dans une interview distincte à la BBC.