Le Koweït a placé en garde à vue jeudi 24 militants de l'opposition sous l'accusation d'avoir pris d'assaut le Parlement le 16 novembre, a annoncé leur avocat. «Après les avoir interrogés toute la nuit, le procureur général les a placés ce matin en détention provisoire jusqu'à jeudi soir lorsque leur interrogatoire reprendra», a déclaré Me Al-Humaidi al-Subaie, coordinateur d'un collectif de défense de l'opposition. Des centaines de militants ont pris d'assaut le Parlement le 16 novembre, après des affrontements avec la police anti-émeutes intervenue pour disperser une importante manifestation appelant au limogeage du Premier ministre et à la dissolution de la Chambre. Dimanche, l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, avait qualifié la prise d'assaut du Parlement de «journée noire» pour le riche émirat pétrolier du Golfe où la tension est vive entre le gouvernement dirigé par un membre de la famille régnante et les députés de l'opposition. Les militants arrêtés sont interrogés pour dégradation de biens publics, assaut du Parlement, manifestation non autorisée, agression sur policiers et pour d'autres accusations, encourant ainsi des peines allant de six mois de prison à la perpétuité, a indiqué Me Subaie. Certains de ces militants ont été arrêtés mercredi et les autres se sont rendus, a ajouté l'avocat, affirmant s'attendre à davantage de redditions. Me Subaie avait indiqué mercredi que le parquet avait émis une cinquantaine de mandats d'arrêt et qu'il devait en émettre d'autres. Mercredi soir, des heurts ont eu lieu entre la police anti-émeutes et des dizaines de proches et sympathisants des activistes, qui s'étaient rassemblés devant un commissariat de police, dans l'est de la capitale. Des dizaines de sympathisants, conduits par des députés de l'opposition, ont passé la nuit devant le palais de justice où étaient interrogés les activistes arrêtés, selon des témoins. Le député Khaled al-Tahus a annoncé que des militants de l'opposition entendaient entamer dimanche sur une place en face du Parlement un sit-in d'au moins deux jours pour réclamer la démission du gouvernement. L'opposition mène campagne pour le limogeage du Premier ministre, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad Al-Sabah, et la dissolution du Parlement à la suite d'un scandale de corruption impliquant une quinzaine de députés. Elle accuse également cheikh Nasser, un membre éminent de la famille régnante des Al-Sabah, d'avoir transféré des millions de dollars de fonds publics sur ses comptes bancaires à l'étranger. Le gouvernement a catégoriquement nié ces accusations.