Le directeur, le coordinateur et un journaliste inculpés et mis en liberté provisoire par le juge d'instruction lequel a disculpé le rédacteur en chef Après avoir répondu à la convocation émanant du commissariat central où ils ont été entendus durant une heure, le directeur de publication, Farid Allilat ainsi que M.Ali Ouafek, directeur de coordination, Saïd Chekri, rédacteur en chef et Rafik Hamou, journaliste ont été présentés au parquet d'Alger (Sidi M'hamed) où ils ont été auditionnés conjointement par le procureur de la République. A rappeler que cette présentation fait suite aux deux auditions du 26 et 27 août de la part de la police judiciaire et portaient sur un dossier publié en pages 2 et 3 de l'édition du 11 août et annoncé à la Une sous le titre «Tous des voleurs? Expliquez-vous!». «Au fait, le procureur de la République a confirmé nos identités et procédé au recoupement des déclarations faites au commissariat central», affirme le rédacteur en chef qui ajoute «qu'après cela, nous avons été présentés devant le juge d'instruction en présence des avocats». Nous avons appris qu'au terme de l'instruction, le directeur de la publication, Farid Allilat, son directeur de coordination et le journaliste ont été inculpés et mis en liberté provisoire tandis que M.Chekri, rédacteur en chef a été disculpé et entendu en tant que témoin. Néanmoins, ce dernier devra être auditionné, prochainement pour une autre affaire similaire où il est aussi question de diffamation à l'encontre de personnalités. Il est à souligner que les quatre journalistes ont été auditionnés à la suite d'une autosaisine de la part de la justice pour «offense au chef de l'Etat». Il y a lieu de parler de justice à deux poids, deux mesures s'il faut considérer que les articles sur lesquels s'est basée l'autosaisine citaient aussi bien le Chef du gouvernement, M.Ouyahia, que bon nombre de ses ministres. «Pourquoi uniquement le Président de la République et non les ministres?», s'interrogent les confrères de Liberté qui, assurément parlent de «dimension politique avérée sortant du cadre journalistique». Par ailleurs, la plupart des observateurs se demandent «pourquoi, la justice ne s'est pas sentie obligé de rappeler à l'ordre le Président de la République lorsque celui-ci a proféré des insultes à l'adresse des journalistes les qualifiant de tayabete el hammam» et lorsqu'il déclara à la nation qu'«une poignée d'Algériens a arraché l'indépendance, méprisant les centaines de milliers, voire les millions d'Algériens qui ont payé de leur vie, les actions des moudjahidine lors de la révolution». «Y a-t-il pire insulte?», s'interrogent les observateurs. M.Allilat qui a été auditionné durant plusieurs heures, sur le contenu de pas moins de 12 caricatures de Dilem et 6 articles publiés ces dernières semaines, ne compte pas baisser les bras de même que le collectif qui se concerte avec les autres rédactions pour entreprendre des actions. Il est à rappeler que le quotidien Liberté a reçu pas moins de 12 convocations de la police judiciaire en l'espace d'une semaine. Devant cette situation très particulière, les directeurs des quotidiens El Khabar, le Matin et El Youm, sont unanimes à dénoncer «les manoeuvres policières et judiciaires du gouvernement». M.Benchicou, directeur du Matin, est convaincu que «ceux qui ont orchestré tout cela ne reculeront devant rien et iront jusqu'à mettre des journalistes en prison pour donner valeur d'exemple et contraindre les journaux à se taire.»