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Farid Alilat en liberté provisoire
Publié dans Liberté le 04 - 09 - 2003

À l'issue de leur comparution, hier, devant le juge d'instruction
Liberté provisoire pour trois journalistes
Farid Alilat, Ali Ouafek et Rafik Hamou sont poursuivis pour “offense au chef de l'Etat”.
9h 30. Quatre journalistes de Liberté arrivent au commissariat central d'Alger. Il s'agit du directeur de la publication, Farid Alilat, du directeur de la coordination Ali Ouafek, du rédacteur en chef, Saïd Chekri et du journaliste Rafik Hamou. Accompagnés de l'avocat conseil de Liberté, Khaled Bourayou, les quatre journalistes ont répondu, en fait, à des convocations reçues, mardi dernier, de la police judiciaire, service de l'atteinte aux personnes.
Du commissariat central, ils ont été immédiatement conduits au tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Après une attente d'une demi-heure, les quatre journalistes de Liberté ont été reçus ensemble par le procureur de la République. Celui-ci a procédé à la vérification de l'identité et à la filiation de nos quatre collègues. Tout comme il a procédé à la vérification des réponses données à la police judiciaire par les quatre journalistes convoqués.
Concrètement parlant, le procureur de la république a eu, en effet, dans ce cadre, à confirmer que nos collègues avaient bel et bien refusé, lors de leur audition par la police judiciaire, les 27 et 28 août dernier, de répondre aux questions de fond et de les réserver au juge d'instruction. Le procureur de la république a, par ailleurs, signifié à trois de nos collègues, en l'occurrence Farid Alilat, Ali Ouafek et Rafik Hamou, qu'ils étaient poursuivis pour offense au chef de l'Etat. Hormis Saïd Chekri.
Ce dernier a été entendu seulement en sa qualité de témoin en tant que rédacteur en chef de Liberté, car il était en congé annuel à la date de la publication de l'édition du 11 août dernier incriminé dans l'affaire de diffamation. Le passage chez le procureur a été très bref. Il n'a duré, en fait, que 10 min. Il était 10h30. Suite à quoi, les journalistes ont été auditionnés séparément par le juge d'instruction.
Dans la salle d'attente, on pouvait avoir des nouvelles de nos confrères à travers les téléphones portables. D'ailleurs, ils avaient reçu une multitude d'appels aussi bien de leurs parents que de leurs confrères. Le directeur du Matin, Mohamed Benchicou a pu rejoindre la salle d'attente du tribunal pour exprimer son soutien à nos collègues. C'est d'ailleurs sur ces lieux que Benchicou apprendra par téléphone qu'une convocation de la police judiciaire vient d'atterrir sur son bureau. De nombreuses personnalités et des confrères ont aussi tenté, en vain, de rejoindre l'enceinte du tribunal. Ce qui ne les a pas empêchés de s'enquérir de l'évolution de l'instruction par téléphone.
Djamel Ferdjallah, Saïd Azamoum du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) étaient de ceux-là. Farid Alilat, le directeur de la publication, a été auditionné en premier par le juge d'instruction. Puis, est venu le tour de Ali Ouafek, de Rafik Hamou et de Saïd Chekri respectivement. Le principe du respect du secret de l'instruction judiciaire nous oblige à faire l'impasse sur le contenu des questions du juge et les réponses de nos collègues.
À l'issue des auditions, le juge d'instruction a prononcé la mise en liberté provisoire de trois des journalistes de Liberté : Farid Alilat, Ali Ouafek et Rafik Hamou. Saïd Chekri, pour sa part, a bénéficié d'un non-lieu. La mise en liberté provisoire signifie, en outre, que l'instruction ne fait que commencer et qu'elle se poursuivra à l'occasion des prochaines audiences. Les trois journalistes concernés recevront prochainement donc des convocations du parquet à cet effet.
N. M.
Deux journalistes de Liberté devant la police judiciaire
Deux journalistes de Liberté ont été entendus, hier, par la police judiciaire (PJ). Notre chroniqueur, Mustapha Hammouche, et notre collègue, Mourad Belaïdi, se sont présentés, en effet, au commissariat central d'Alger à 15h pour répondre aux convocations du service “Atteintes aux personnes” relevant de la PJ. Ces convocations, pour rappel, sont parvenues à notre journal mardi dernier suite à l'autosaisine du parquet pour cause de diffamation. Auditionné en premier sur un article intitulé “Benchicou interpellé par la police”, publié dans l'édition du 27 août dernier, le policier interrogeant Belaïdi lui déclaré en substance : “Maintenant qu'on a une copie lisible de ton article et qu'on l'a lu, on ne retient rien contre vous.” Suite à quoi, le journaliste a quitté le commissariat. L'audition de Mustapha Hammouche, quant à elle, durera près de trois quarts d'heure.
Outre les questions se rapportant à la filiation et au cursus scolaire et au parcours journalistique, notre chroniqueur a eu à répondre sur les questions de fond. Que lui reproche-t-on au juste ? Une chronique parue dans l'édition du 7 août dernier, intitulée “Despotisme résiduel”. L'officier de la police judiciaire interrogeant Mustapha Hammouche a voulu en savoir plus sur le sens de la chronique de ce dernier. “C'est une réflexion et une analyse sur le style de gouvernance de notre régime dans laquelle je dis qu'il reste en Algérie des résidus de comportements despotiques qui ont disparu dans le monde”, a expliqué notre collègue tout en précisant que sa chronique s'est basée sur “quelques idées publiques rapportés dans la presse sur l'affaire Khalifa, Sonatrach et la suspension de journaux”. À la sortie de son audition, Mustapha Hammouche a souligné la correction des officiers de la police judiciaire dans leur interrogatoire.
M. N.


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