C'est notre dossier sur les scandales et détournements de biens publics qui a valu au quotidien une plainte du parquet Neuf heure du matin. Siège de la sureté du Grand-Alger. Farid Alilat, le directeur de la rédaction de liberté accompagné du rédacteur en chef, said chakri et d'un ensemble de journalistes arrivent sur les lieux . la veille, deux officiers de la police judicaires se sont déplacé au siège de notre journal pour remettre une convocation du directeur de la piblication à l'avocat conseil de liberté. Cette dernière émane du bureau des atteintes aux personnes. la convocation qui porte l4identit2 et l4adresse du directeur de la publication de libert2 comporte la mention " sur instruction du procureur de la république ". liberté ne connaît pas l'identité du plaignant et s'il y a eu dépôt de plainte. Mais la convocation adréssée à farid alilat ressemble à la procédure lancée par le parquet du tribunal d'alger lors des depots de plaintes pour diffamations émanant des administrations publiques contre les journalistes. Farid alilat serait selon toute vraissemblance convoquée pour un article diffamatoire. Mais l'identité de la personne diffammée tout comme l'article mis en cause n'ont pas été mentionnées. Toujours est-il à 9 h au commissariat central, il y avait également les journalistes de notre confrère le matin. C'est que le directeur de la publication mohamed benchicou était lui aussi convoqué par la police judiciaire au siège de la sureté du grand alger avant de rejoindre le bureau du procureur du tribunal d'el harrach. Une fois à l'intérieur du commissariat, farid alilat a du attendre deux heures de temps pour être enfin auditionné. Son interrogatoire qui n'a intervenu qu'à 11 h s'est achevé au bout de 5 mn. Sur quoi a porté l'interrogatoire ? " on m'a dit qu'il s'agit d'une auto saisine du procureur de la république pour uenaffaire de diffamation" nous a expliqué farid alilat à sa sortie du commissariat à 11h 5 mn. L'article incriminé " il s'agit de la une du 11 aout dernier ainsi que de la page 2 et 3 " nous a-t-il indiqué. En fait l'article en question publié par liberté a été rédigé sur la base des informations rapporté dans notre confrère arbophone el khabar dans son édition de la veille. Dans ce dernier, il est indiqué que plusieurs personnalités nationales( ahmed ouyahia, le chef du gouvernment, el arbi belkheir, le directeur de cabinet à la présidence de la république, le président bouteflika, son frère conseiller said….) se sont appropriés des propriétés du ministère des affaires étrangères. Dans l'édition de liberté reprenant ces informations, notre directeur de la publication s'était interrogé sur la véracité des faits imputés à ces responsables. La une de l'édition de liberté était en fait " tous des voleurs ?! expliquez-vous ". cela étant, le directeur de la publication nous a donné plus d'informations sur l'objet de sa convocation : " on m'a demandé l'identité des auteurs des papiers de la page 2 et 3, ce que j'ai fais. Ils ont voulu me voir faire des déclarations sur l'objet de la convocation je leur ait dit que je réserve mes propos au juge d'instruction ". notre directeur de publication enchaîne : " pour finir, ils m'ont demandé l'identité du rédacteur en chef et m'ont donné une deuxième convocation pour moi et une autre pour le rédacteur en chef pour 16. mais ces deux convocation émane de la chambre criminel". Qu'est-ce que cela veut dire ? " les journalistes convoqués sont des responsables du journal, ce ne sont pas des criminels " a martelé me bourayou, l'avocat conseil de liberté qui a souligné qu'il " faut attendre pour savoir de quoi il s'agit au juste ". 16 h. le directeur de la publication et le rédacteur en chef de notre journal retournent au commissariat centra. Il n'en sortiront qu' à 20h 30. ils auront droit durant plus de quatre heures à un interrogatoire très approfondi. Aussi et pendant toute la durée de l'interrogatoire les journalistes , l'avocat de liberté me bourayou ainsi que des responsables du RCD, dont hamid lounaouci, le secrétaire national à la communication, madjid azaoum attendaient à proximité du commissariat. Tous étaient à l'affut de la moindre information qui concernait la manière dont était conduit l'interrogatoire. On avait en effet gardé contacte avec said chekri et farid alilat à travers les postables qu'ils avaient gardés ouverts. On a appris pendant le temps qu'a duré l'audition que l'interrogatoire était très approfondi et a même porté sur à la vie privé des deux responsables de liberté. A 19 h 45. en déséspoir de revoir le directeur de la publication et le rédacteur en chef de notre journal, ali ouafek, le directeur de la coordination à liberté a demandé à bourayou d'appeler alilat et de lui dire que s'ils ne vous relachent pas dans les 5 mn qui suivent on considérera qu'ils vous ont arrêté. Chose que fera me bourayou : " dis leur qu'ils ne vous relâchent pas dans les 5 mn qui suivent on ira faire le journal et on dira qu'il s'agit bel et bien d'une arrestation " a-t-il indiqué à alilat au téléphone. 19 h 55 un policier sort du commissariat pour nous dire qu'ils arrivent. Mais ils ne sont sorti qu'à 20 h 30. une fois arrivé au siège de liberté, les deux responsables du journal accompagné de bourayou ont animé un point de presse : " on a été entendu pendant 4 h par la police judicaire. L'objet de la convocation est une saisine pour diffamation. Il nous ont posé des questions sur notre filiation et notre cursus journalistique. Nous avons répondu à toutes leurs questions. Mais quant il s'est agi des questions de fonds c'est-à-dire portant sur l'objet du délit de presse, je leur ait dit que je réserve ma réponse au juge d'instruction " nous a expliqué le directeur de la publication. " mais cela ne les a pas empéché de revenir à la charge à chaque, mais à chaque fois je leur répétait que je réserve ma réponse au juge ". pourquoi l'audition a été aussi longue ont interrogé les journalistes ? " l'accueil a été correcte " a indiqué alilat. Mais selon me bourayou " nous considérons qu'il s'agit d'une audition pénible et qu'il s'est concentré sur la vie privée des journalistes et le recours à ce genre de question n'a aucun rapport avec l'objet du délit de presse. Les responsables de libertés ne sont pas des criminels et nous considérons qu'il y a eu dépassement dans cet interrogatoire. aujourd'hui, c'est ali oufek et rafik hamou auteurs de deux articles dans l'édition incriminé qui sont convoqué au commissariat central. Nadia Mellal Notre quotidien sommé de s'expliquer devant la police Le pouvoir, qui a déjà sanctionné Liberté en l'obligeant à payer toutes les factures d'imprimerie même celles qui ne sont pas arrivées à échéance, ou qui ne sont pas les siennes, a opté, depuis mardi dernier, pour un autre type de harcèlement et de pression. Il a exhumé l'édition du 11 août 2003 dans laquelle ont été rapportées les informations déjà publiées par des confrères sur l'appropriation des biens immobiliers, sur la dilapidation des deniers publics, les passe-droits et la dissipation des biens de la collectivité pour intenter un procès à Liberté. La justice s'est autosaisie en diligentant la police judiciaire pour enquêter sur les responsables du journal et déterminer le pourquoi de ces articles. En fait, le parquet aurait pu faire l'économie de cette procédure injustifiable du fait qu'en matière de délit de presse, l'article incriminé ainsi que son auteur sont facilement identifiables. Mais, la réalité est tout autre. Les responsables du journal ainsi que le journaliste ayant écrit sur le sujet ont été convoqués au commissariat central. Deux ont été interrogés hier et deux autres le seront ce matin. Cette procédure d'autosaisine, mise en œuvre pour défendre les personnalités mises en cause par les écrits, est fondamentalement destinée à réduire le champ d'expression et sonne comme un avertissement, bien sûr, à l'adresse de Liberté et aussi en direction de toute la presse. Ceci étant, il n'est pas inutile de revenir sur cette édition dans laquelle Liberté a demandé à un certain nombre de responsables au niveau de l'Etat de s'expliquer sur les accusations qui sont portées à leur encontre et de sortir de leur profond silence. En réponse, ce fut la machine judiciaire qui a été mise en branle à l'encontre de journalistes. Les explications des personnalités visées, ce ne sera pas donc pour demain. Puisque ce sont les journalistes qui sont appelés à s'expliquer. Ali Ouafek